Et à l’instar de l’Islande, la Suisse a refusé de sauver une banque pourrie, fut-elle une institution nationale.
Le Journal portugais Diario de Noticias s’en est réjoui certes mais on ressent un peu d’amertume dans les propos: « [...] La normalité est à notre portée. Contrairement à ce qui se passe au Portugal et dans la zone euro, où les pays semblent être détenus par les banques, en Suisse et aux Etats-Unis (et en Islande, ndrl) ce sont des sociétés qui, comme les autres, ne sont pas immortelles, ni sacro-saintes. Ce sont des pays où l’Etat semble poursuivre l’intérêt général, et les lois, malgré l’imperfection inhérente à des œuvres humaines, sont mesurées par un effort continu pour se rapprocher de la réalisation de l’idée de justice. »
Et vlan, encore la honte pour les dirigeants de l’Union Européenne.
Rappelons tout de même, que suite à la « crise » financière provoquée par les banques elles-même, celles-ci ont reçu selon un document publié par la Commission européenne 1 600 milliards d’euros d’aide entre 2008 et fin 2011, soit 13% du PIB de l’UE, et que ce montant a largement été dépassé depuis.
Banques qui se sont enrichies par la suite à des hauteurs indécentes et qui ont repris de plus belle leurs pratiques immondes ayant provoqué la crise.
La financiarisation de l’économie continue en effet en toute impunité. Le système bancaire est revenu a ses pratiques initiales dès l’obtention des aides.
Ainsi la BNP a reçu 5,1 milliards d’euros d’aides publiques. Elle a annoncé 1,6 milliards de bénéfices au 1er semestre 2009 et a provisionné 1 milliard (ramenés à 0,5 milliards) en bonus pour les traders dès août 2009. C’est-à-dire que 10 % de l’aide publique reçue est passée directement dans la poche des traders.
Un autre exemple est celui de la titrisation, activité par laquelle les risques afférents à des crédits sont transférés des banques aux acheteurs en permettant ainsi de partager le risque entre de multiples acteurs. Non seulement elle se porte on ne peut mieux mais elle s’est désormais étendue à d’autres domaines tels que portefeuilles d’assurances, immobilier, créances commerciales…
Pour les banques, tout est donc pour le meilleur dans le pire des mondes possibles.
Source: Express.be