Caractéristiques :
Genre : Policier
Grand format : 559 pages / 20,90 €
Résumé :
Un étudiant d’une prestigieuse école de khâgne du Sud Ouest est retrouvé à moitié drogué dans le jardin de son professeur. La femme a été battue, avant d’être attachée et noyée dans sa baignoire. Groggy et incapable de se souvenir des récents événements, le jeune Hugo est placé en garde à vue. Sa mère n’est autre que l’amour de jeunesse du commandant Martin Servaz, qu’elle appelle à l’aide pour sauver son fils d’une incarcération inéluctable. Mais bientôt, les circonstances du meurtre vont troubler Martin : des traces semblent avoir été laissées à son intention par « Le Suisse », un des plus grand serial killer qui s’en prend exclusivement aux femmes. Le tueur voit en Martin un égal, et entretient à son égard des sentiments fraternels complexes… Margot, la fille du commandant, est quant à elle étudiante dans le même bahut que Hugo et ne tardera pas à mener son enquête afin d’innocenter le jeune homme. Avec l’aide de son ami Elias, elle révèlera une confrérie étrange « Le cercle » née d’une catastrophe des années plus tôt, et à laquelle Hugo ne serait pas étranger…
Avis :
Bernard Minier est un auteur relativement récent, mais qui est déjà parvenu à se distinguer avec son premier roman « Glacé », qui lui a permis de remporter le prix du meilleur roman francophone du festival Polar 2011 de Cognac… Et l’on comprend pourquoi : son roman est parfaitement exaltant ! Peu versé dans le genre policier, je me suis pourtant surpris à tourner chaque page avec envie et impatience, tentant malgré moi de débusquer le coupable avec le commandant Servaz. Ce qui fait le brio de ce roman est la complexité des personnages qui sont tous plus criants de vérité les uns que les autres : ce sont des êtres torturés avec leurs faiblesses et leurs qualités. A chaque chapitre, le doute est relancé quant à l’identité du meurtrier qui pourrait être n’importe lequel de ces personnages aux facettes sombres. Le héros est perdu, lui-même en conflit avec son passé et incapable de se détacher de ses mauvaises expériences familiales et amoureuses. Seule Margot, sa fille, est sa bouffée d’air frais et lui permet d’aller de l’avant. L’enquête menée sur plusieurs fronts à la fois par Servaz, Margot et Ziegler – une gendarme lesbienne au caractère bien trempé – est dynamique et prenante. Les interludes (récit d’une femme prisonnière dans le cachot de son bourreau) sont emprunts de terreur et d’anxiété et communiquent au lecteur toutes ces émotions qui vous glacent le sang. Et le final reliant ces deux histoires est tout bonnement époustouflant ! L’écriture sans faute est de bonne qualité et le genre est plaisant et spirituel. Les quelques flashbacks sont bien menés et donnent une plus grande dimension aux personnages. Ce roman est un coup de cœur, et m’invite à la lecture de l’œuvre précédente de l’auteur : « Glacé » afin de retrouver un de mes personnages préférés : le commandant Martin Servaz.