Semainier 4 (du 21 au 27 janvier 2013)

Publié le 30 janvier 2013 par Arsobispo

Lu, un splendide manga qui date quelque peu (2007) dont je parlerai sans doute un de ces jours dans Bouquins ; une adaptation du très larmoyant mais sensible « Le cheminot » roman de Jiro Asada[1], auquel Takumi Nagayasu, un mangaka que je ne connaissais pas, au trait d’une finesse inouïe, au style fluide et d’une maitrise étonnante dans le montage. Une excellente façon de me délasser de la lecture des polars en lice pour le prochain prix Calibre47. Autre surprise, l'éditeur : Les éditions Panini Manga que je ne connaissais pas. A part les vignettes auto-collantes que me réclamaient les gosses, je ne connaissais que leurs albums permettant de les regrouper. je suis allé voir leur site. Il y a pas mal de choses... A voir, à l'occasion...

Étonné : par la qualité des nouvelles proposées par les jeunes élèves de seconde lors du concours « plumes noires » que j’invite tout un chacun à lire, sans omettre de voter pour l’une ou l’autre. Ici

Fasciné : par le dessin de couverture de l’édition américaine « Travels with Charley, in search of America » de l’édition du centenaire (2002).

Dans l’édition précédente (1997), l’éditeur utilisait tout simplement une photo couleur de l’auteur et de son chien (voir en fin de notule).

Pas vraiment fascinant et  moins porteur de rêve que cette couverture de 2002. La version originale du bouquin était également un dessin représentant l’écrivain et son caniche, mais l’évocation du voyage était explicite avec le « truck » en arrière plan qu’il nommait Rossinante.

Rossinante (bien évidemment un hommage à Miguel de Cervantes) est toujours d'aplomb, en état de marche. Elle est exposée au Centre Steinbeck de Salinas (ville de naissance de Steinbeck).

Le bouquin est un récit de voyage. En 1960, à près de soixante ans, John Steinbeck décida de retrouver sa terre natale. Il sentait qu'il avait perdu le contact avec la réalité, peut-être même sa propre existence. Se confronter au contact de ses concitoyens lui sembla sans doute le meilleur moyen de se retrouver. Accompagné seulement de Charley, son chien, au volant de son pick-up; il parcourt alors les États-Unis traversant près de quarante états. Dans la relation qu’il tire de ce voyage, il couche dans un journal ses états d’âme, ses mouvements d’humeurs ; ses joies et ses déceptions que lui apporte cette confrontation avec cette réalité qu’il avait perdue. Il précise : « Mon plan, je le pense, était clair, concis, raisonnable. Durant des années, j'avais voyagé un peu partout dans le monde. En Amérique, je vis à New York, avec une immersion de temps à autre dans Chicago ou San Francisco. Mais New York n'est pas plus l'Amérique que Paris n'est la France, ou Londres l'Angleterre. Ainsi donc, je découvris ne pas connaître mon propre pays. Moi, écrivain américain, écrivant de l'Amérique, je travaillais de mémoire, et celle-ci n'est autre qu'un réservoir cabossé, déformé. Je n'avais pas entendu le langage de l'Amérique, humé l'odeur de son herbe, de ses arbres, de son fumier, vu ses collines et ses cours d'eau, ses couleurs et ses qualités de lumière. Je n'en connaissais les changements que par les livres et les journaux. Plus encore, je n'avais pas " senti " le pays depuis vingt-cinq ans. Bref, j'écrivais de quelque chose que j'ignorais et, à mes yeux, un écrivain de ce genre est un criminel. ».

Il est à noter que tous les livres de cette édition du centenaire due à Viking Books sont remarquables. A tel point que je regrette de ne pas parler l’anglais couramment. Par contre, impossible de trouver le nom du directeur artistique ou de l’illustrateur. J’enrage !

Déçu : par la piètre qualité des couvertures des éditions françaises du même livre, n’observant qu’un très lointain rapport (et une décevante facilité) entre le livre et le tableau de Hopper (pour l’édition Phébus) ou par celle d’Acte Sud/babel (non, il ne s’agit pas des portraits de Steinbeck et de Charley !).

 

Rigolé : en  cherchant des images pour la notule précédente et tombant sur celle-ci :

Râlé : en parcourant les salles du musée Ingres de Montauban, en constatant, une fois de plus, la dispersion des œuvres du maitre. Je voulais avoir un vaste panorama du travail de l’artiste et je me rends compte que la vue est bien parcellaire. Pourquoi faudrait-il aller à Beauvais, Bayonne, Rouen, et bien entendu au Louvre, pour obtenir une réelle rétrospective de ce peintre ! Mais j’ai déjà parlé de cette aberration des musées nationaux ici.

Aimé:

  • bien entendu les lieux, le magnifique palais épiscopal du XVIIe siècle et ses sous-sols construits par le Prince Noir.

Vu : le réel violon d’Ingres, oui, oui, le vrai, celui qui donna l’expression relative à une passion contrariée et assouvie en amateur.


[1] Publié par les éditions Picquier poche en 2008