Lucian Blaga – Le désir (Dorul, 1919)

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Avide je bois ton parfum et je prends ton visage
entre mes mains comme on serre
en son âme un miracle.
Si proche l’un de l’autre, tes yeux dans mes yeux, que c’en est brûlure.
Et pourtant tu murmures à mon oreille que je te manque.
Mystérieuse et hantée de désir tu m’appelles comme si je vivais
exilé sur une autre planète.

Femme,
quelle mer portes-tu dans le cœur et qui es-tu ?
Ô, que s’élève encore une fois le chant de ton désir,
j’écouterai ta voix
et chaque instant sera comme un bourgeon gonflé
où fleurit en vérité – l’éternité.

***

Lucian Blaga (1895-1961)Poèmes de la lumière (Poemele luminii, 1919) – Traduit du roumain par Jean Poncet