Le potentiel considérable de l’économie circulaire

Publié le 30 janvier 2013 par Erwan Pianezza

Déjà évoquée dans un article précédent, la fondation Ellen MacArthur continue de mettre en avant sa vision d’un nouveau modèle de développement économique durable fondé non plus sur un système linéaire mais selon un principe d’économie circulaire.  Après un premier rapport macro-économique (préparé par le cabinet de conseil international en matière de gestion McKinsey & Company) publié en Janvier 2012 qui passait en revue les principes fondamentaux de l’économie circulaire, la fondation vient de publier ce mois de Janvier 2013 un deuxième rapport qui met l’accent sur « les opportunités pour le secteur des biens de consommation ».  Dans le même temps, une nouvelle animation très concise vient illustrer comment une « économie de la fonctionnalité » est l’une des conditions requises pour accélérer la transition vers une économie circulaire.

Dans certains secteurs d’activités spécifiques, la transition vers une forme d’économie circulaire s'est déjà opérée.  Dans le domaine technologique, le principe de l’informatique en nuage selon lequel les usagers peuvent stocker ou traiter des documents à la demande par l’intermédiaire de « logiciels en tant que service » est déjà une forme d’économie circulaire.  Le libre service ou l’accès à un éventail d’applications en ligne priment sur la nécessité de stocker et traiter ces documents sur sa propre machine.  Selon le même schéma, de plus en plus d’entreprises ou de particuliers font appel à l’option de crédit-bail pour financer l’« achat » de matériel industriel, informatique ou de véhicules.  Quant aux modèles émergents de consommation collaborative, ils reposent également sur la location ou l’échange de services plutôt que sur la possession de biens. 

Le modèle circulaire - "Vers une économie circulaire (Vol.2) : opportunités pour le secteur des biens de consommation" - McKinsey & Company/Ellen MacArthur Foundation

Mais ces modèles en place s’appliquent en général à du matériel haut de gamme ou à des secteurs très précis.  Pourquoi donc ne pas les appliquer aussi aux biens de consommation courante comme l’alimentation, la boisson, l’emballage, le textile etc. ?  Le potentiel économique d’une transition vers un système fermé  de production/réparation/réutilisation/recyclage est énorme.  Comme le souligne le rapport, au niveau européen:

« Les analyses montrent que l’adoption de modèles circulaires pourrait générer une économie nette de matières premières de 700 milliards de dollars [par an], ce à quoi s’ajoutent les bénéfices en termes de productivité agricole et de potentiel de création d’emplois. Le rapport s’appuie sur des catégories qui représentent 80% de la valeur totale du secteur des produits de consommation courante, à savoir l’alimentaire, les boissons, le textile et les emballages. »

Il est intéressant de noter que comme ce fut le cas l’an dernier, le second rapport de la fondation a aussi été publié lors du Forum Economique Mondial de Davos (le 25 Janvier 2013 dernier).  Un signe peut-être que le développement durable, les énergies renouvelables et la réduction des déchets commencent sérieusement à intéresser les grands groupes industriels. 

Source: Ellen MacArthur Foundation