D’après un communiqué de l’APEC publié en 2010, 170 000 à 200 000 français travaillent à temps partagé. Ce nouveau concept de valorisation du travail en entreprise séduit particulièrement les PME qui peuvent bénéficier des compétences d’un cadre sans avoir à le rémunérer à plein temps. Ce type de salariat intéresse les consultants et les salariés expérimentés qui souhaitent apporter une valeur ajoutée dans des secteurs d’activités variés tout en bénéficiant d’expériences professionnelles complémentaires.
Qu’est ce que le travail à temps partagé ?
Travailler à temps partager implique d’avoir une conscience aiguë des acquis et des compétences professionnelles développées dans son parcours professionnel. Il faut être en mesure de les définir, de les présenter et de les commercialiser sous la forme d’un service. Ce mode de travail est particulièrement adaptés aux fonctions d’encadrement dans l’industrie, la finance, l’informatique ou pour les professionnels du consuting. Les fonctions exercées en tant que multi-salarié ne diffèrent pas du mode de travail classique, le multi-salariat consiste simplement en un aménagement différent du temps de travail. Il existe deux formes de travail à temps partagé, dans tous les cas les conditions de travail sont identiques à celles des contrats de travail classiques: le droit du travail est applicable et les salariés bénéficient des mêmes avantages que les salariés à plein temps.
Quelles sont les structures d’encadrement du travail à temps partagé ?
Le multi-salariat en est la forme la plus flexible, l’employé signe un contrat de travail à temps partiel avec plusieurs entreprises. Des plate-formes et des associations soutiennent et aident la mise en relation des employeurs avec des salariés. La Fédération nationale des associations de travail en temps partagé (FNATTP) référence la majeure partie de ces associations dont le champ d’action est principalement régional. Le site met également à disposition des offres et des demandes d’emploi. Plus encadrée que le multi-salariat, le groupement d’employeurs est l’autre forme de travail à temps partagé. Les groupements d’entreprises recrutent du personnel qualifié afin de le mettre à disposition d’entreprises clientes en échange d’une cotisation. A l’heure actuelle, seules les entreprises de moins de 300 salariés on la possibilité d’adhérer à un groupement d’entreprises. Ce système est assez semblable à l’emploi intérimaire, il se différencie par la sélection des candidats: les profils choisis pour exercer au sein des groupements ou des entreprises de travail à temps partagé sont plus fréquemment des seniors que des jeunes diplômés.
Avantages du multi-salariat
Le multi-salariat, en plus des avantages conséquents qu’il apporte, pourrait à terme devenir une solution au chômage et au sous-emploi de certains profils professionnels. Le concept en est à ses balbutiements, mais en développement constant, notamment grâce à l’implication croissantes des entreprises de travail intérimaires qui s’intéressent de près à cette opportunité. Le travailleur à temps partagé a développé ses connaissances du tissu économique de son secteur. Il est dynamique, et démontre de grandes capacités d’adaptation. Habitué à changer régulièrement d’entreprise il sait développer son expertise dans divers secteurs tout en respectant la culture institutionnelle de l’entreprise pour laquelle laquelle il intervient. Pour les petites structures, le multi-salarié offre la possibilité de recruter un professionnel expérimenté en adaptant son volume horaire aux besoins réels de la structure. Cette solution est financièrement beaucoup plus avantageuse et flexible que le recours à un consultant indépendant.
photo by: Ed Yourdon