Titre : Dans la forêt
Scénariste : Lionel Richerand
Dessinateur : Lionel Richerand
Parution : Janvier 2013
Les éditions Soleil ont créé une collection appelée « Métamorphose » qui ne manque pas d’intérêt. Outre la qualité des ouvrages, ils possèdent également des pages d’explications du monde, des bestiaires et des univers glauques à souhait. J’avais découvert d’abord « Billy Brouillard ». En tombant sur « Dans la forêt », je fus séduit immédiatement par le graphisme. Quelques faibles hésitations plus tard, je partais avec le livre sous le bras. Le tout est dessiné et scénarisé par Lionel Richerand, que je ne connaissais nullement alors. Le livre est vraiment un bel objet, de format comics. Les pages sont épaisses et la couverture particulièrement épaisse. Ainsi, le prix est aussi assez épais (18€)
Wisteria Grow, un grand domaine boisé. Une petite fille, Anna, vit cloîtré dans un manoir avec sa mère. Arrive alors le nouveau régisseur dont le but semble être de s’attirer les faveurs de Lady Parmington afin de s’approprier la fortune familiale. Mais très vite, il va se mettre à dos Anna. Anna dont les poupées parlent…
Le titre « Dans la forêt » prend son sens lorsqu’Anna part en pleine nuit s’enfoncer dans les bois. En effet, les grenouilles l’appellent… S’ensuit alors des histoires de pouvoir de la forêt, prétexte à dessiner de nombreuses créatures toutes plus pittoresques les unes que les autres. Homme-bête, cerfs, fées, loups, etc. D’ailleurs, à la fin de l’ouvrage, le lecteur pourra enrichir sa culture en lisant le guide de cryptozoologie, un bestiaire détaillé et commenté de la forêt.
Force est de constater qu’une belle ambiance se dégage de l’ouvrage. Une petite fille qui part seule dans la forêt avec une poupée décapitée, ça ne laisse pas indifférent. Cependant, malgré des passages très réussis (notamment chez les grenouilles), le tout s’essouffle sacrément et l’histoire se révèle finalement assez anecdotique. Certains éléments apportés au départ n’ont finalement que peu d’intérêt (comme le personnage du régisseur). Et à la fermeture de l’ouvrage, je me suis seulement dit « tout ça pour ça ? »
Cependant, il faut avouer que l’ouvrage s’en tire bien grâce à son graphisme splendide. Lionel Richerand possède un trait que j’aime beaucoup, très fouillé. De nombreuses pages se révèlent inventives et marquantes, ce qui n’est pas pour me déplaire. De plus, les couleurs ont une vraie cohérence avec le dessin et apportent un plus indéniable. Le bestiaire en lui-même possède une vraie puissance.
Au final, peut-être faut-il prendre « Dans la forêt » comme il est décrit par le livre : un « conte fantastique en bande-dessinée ». Après un début d’histoire prenant et original, j’ai perdu un peu d’intérêt dans la deuxième partie où les flashbacks et la narration m’ont parus un peu appuyés. Un petit goût d’inachevé pour cet ouvrage, qui reste cependant graphiquement exceptionnel.
par Belzaran
Note : 13/20