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Generation Y : une révolution ?

Par Unefilleenchine

Generation Y : une révolution ?

Née entre le début des années 80 et le milieu des années 90, la « génération Y » fait aujourd’hui l’objet de toutes les attentions, notamment de la part des entreprises puisqu’elle représentera 40% de la population active française en 2015.
Mazars et le cabinet Women’s Up viennent de publier conjointement une étude intitulée « La Révolution Y?  Une enquête internationale sur la génération Y : ses aspirations, son rapport à la mixité et à l’entreprise », à télécharger ici. Présentée au dernier Women’s Forum organisé à Deauville en octobre 2012 elle est arrivée par hasard sur ma table basse le week-end dernier (en fait sur celle du YWCA de Central juste avant une razzia de soldes à l’IFC entre deux rendez-vous Une Fille en Chine, ou vice-versa). Sa lecture m’a mise en retard, à la découverte des chiffres, mais surtout au vu de l’écart avec les résultats que j’aurais attribuée à ma génération à moi (la X’ ?) en revenant 15 ans en arrière.
Quel est votre principal objectif de vie, M. et Mmes les Y de tous pays ? L’ »équilibre vie privée/vie professionnelle » tout d’abord (28.5%), « vivre pleinement sa vie » ensuite (27.3%), puis seulement « être indépendant financièrement » (11.5%), « fonder une famille » (11.4%), « la réussite professionnelle » (9.4%), « s’engager pour une cause » (7.8%) et « réussir aux yeux des autres ». Ces chiffres varient peu d’un continent à l’autre et d’un genre à l’autre, si ce n’est que les filles sont plus nombreuses à privilégier l’équilibre vie privée/vie professionnelle (32% vs 22, pas vraiment étonnant).
Les deux premiers résultats de l’étude ne me surprennent pas, mais le succès moindre des items suivants montrent bien comme les choses ont changé en peu de temps. Je revois ma promo en dernier trimestre d’école de commerce, avec ses deux sujets de conversation favoris en « zone Kfét(e) » : « Tu vas bosser où ? » et « Combien de KF ? ». Réussite professionnelle et indépendance financière donc, étant entendu que si tu n’entrais pas sous peu chez une valeur du CAC 40 ou du NYSE ta carrière était déjà râtée avant même d’avoir commencée , et que plus t’avais de KF, plus t’étais une star, car « indépendance » s’entendait plutôt « performance ». Certes il s’agissait d’un petit groupe peut être un peu particulier, mais qui a évolué lui aussi puisque trois à cinq ans plus tard dans les forums carrière où j’ai pu représenter « The Brand » on m’a de plus en plus souvent demandé : « Et pourquoi je viendrais travailler chez vous ? (Heu, t’as pas vu le logo sur mon badge ?)  et « Ou en etes vous sur les RTT ? » (en cours de mise en place à l’époque). Lors de ma « sortie » la question c’était plutôt « Vous proposez quoi comme voiture ? », comme l’attestait l’argument choc d’une société de couches en entretien de recrutement « Et vous ne préféreriez pas avoir une Mégane métallisée plutôt qu’une Clio blanche avec des autocollants dessus? »  En ce qui concerne l’évolution de carrière je suis souvent encore un peu surprise de voir arriver en Chine des jeunes conjointes d’expats qui ont « suivi » leur homme après avoir eu la même formation et n’ont rien contre  (voire accueillent avec joie) l’idée de mettre leur carrière entre parenthèses après seulement quelques années d’expérience, pour « en profiter ». Bah profite alors…
Je n’ai pas grand chose à dire là-dessus puisqu’après avoir fait un break pour apprendre le chinois j’ai choisi de travailler pour moi depuis la maison, plutôt que de rejoindre une société chinoise aux ambitions internationales ou une filiale de grand groupe en Chine comme je l’avais imaginé d’abord. Un signe que la génération X se Yise ?
Plusieurs amies ont choisi récemment après un super parcours d’appuyer sur la pédale de frein, et de privilégier un poste moins stressant avec horaires plus cools pour avoir plus de temps pour elles et leur famille. J’ai moins d’exemple masculins autour de moi mais une vraie certitude que le plan de carrière typique de mon époque a pris un sérieux plomb dans l’aile.
Quand à la relève, qui pointe déjà le bout de son Eastpack sous le terme de « Génération Z », qui sait ce qu’elle nous réserve ? « T’façons maman, à quoi ça sert de travailler pour avoir des bonnes notes en maths ?  Si c’est pour finir par vendre des yaourts à des gros lourds ça ne m’intéresse pas moi ! »


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