Lorsque le CERN propose de réinventer Internet

Publié le 08 avril 2008 par Clement Donzel

Apparemment, lorsque le Centre Européen de la Recherche Nucléaire (CERN) ne joue pas avec ses accélérateurs et détecteurs de particules pour fracasser les électrons entre eux, il travaille sur une nouvelle version d’Internet, annoncée comme 10.000 fois plus rapide que notre bon vieux WWW.

La technologie utilisée se nomme « GRID », « la grille » en français, et s’appuie sur 55.000 serveurs reliés par fibre optique à 11 Data Centers à travers le monde. Le CERN vise à terme d’en implanter 200.000.

Le GRID devrait être activé une fois le nouvel accélérateur de particule « Large Hadron Collider » (LHC) opérationnel. Il aura pour but d’enregistrer et de transmettre l’énorme quantité d’information généré par le LHC aux différents centres de recherche et laboratoires à travers le monde.

David Britton, professeur de physique à l’université de Glasgow et membre du projet GRID pense que «la technologie GRID pourrait révolutionner la société toute entière. Avec cette puissante de calcul, les générations futures auront la capacité de collaborer et de communiquer d’une manière que l’on ne peut imaginer aujourd’hui».

Parmi les innovations futures, il serait ainsi possible de transmettre des images holographiques, jouer à des jeux en réseau à plusieurs centaines de milliers de joueurs ou encore offrir la visiophonie en HD. Ce gain de vitesse pourrait également encourager les services utilisant les protocoles du type SaaS (Software As A Service), en réduisant dramatiquement les temps de chargement et d’accès à l’information.

Cependant, cette technologie ne devrait pas être mise à la disposition du public à court terme, bien que de nombreux opérateurs téléphoniques et industriels high-tech travaillent sur le développement de nouvelles applications basées sur le GRID.

A noter que ce concept de GRID n’est pas nouveau. Le projet World Community Grid, soutenu notamment par IBM, initié il y a quelques années, vise à mutualiser les ressources informatiques pour décoder le génome humain, en s’appuyant sur la puissance de calcul d’ordinateurs et de serveurs interconnectés.

Une vraie révolution Internet pourrait donc voir le jour très prochainement.