Tous les hommes naissent libres et égaux en droit.
Par conséquent, on ne saurait accorder un droit à un homme, ou une catégorie d'hommes, sans l'accorder du même coup à tous les autres.
Deux exceptions à cela :
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Lorsqu'un être humain, par son âge, son état de santé ou sa situation ne pourrait exercer ce droit sans mettre en danger sa sécurité et celle des autres
: raison pour laquelle j'interdirai toujours à un enfant ou une grand-mère gâteuse de fouiller dans l'armoire à pharmacie, et je confisquerai les
clés de la voiture à un ami complètement ivre.
A ma connaissance, le mariage de mes deux voisins homos ne met en danger ni ma sécurité, ni la leur, ni celle des enfants qu'ils élèvent depuis dix ans. - Lorsque l'exercice de ce droit aboutirait de fait à priver d'autres êtres humains de droits fondamentaux. Ainsi, la confiscation des plages par des propriétaires privés interdit de fait à quiconque l'accès à la mer (je n'ai pas entendu la droite, si légaliste parfois, protester beaucoup...).
Le mariage pour tous n'entre dans aucune de ces catégories. On voit mal, d'ailleurs, comment le fait d'élargir à l'ensemble d'une population les privilèges de quelques uns pourrait avoir de telles conséquences...
Le droit de vote accordé aux femmes en 1945 a-t-il interdit aux maris de voter ?
L'autorisation des mariages mixtes aux États-Unis a-t-il empêché les Blancs de se marier entre eux s'ils le souhaitaient ?
L'accès des Noirs et des Métis aux transports en commun a-t-il contraint tous les Blancs à se déplacer dans des limousines avec chauffeur ?
La permission accordée aux lesbiennes d'avoir recours en France à la Procréation médicalement assistée enlèvera-t-elle ce droit aux hétérosexuelles ?
Il n'y a donc strictement aucune raison d'interdire à une catégorie de l'humanité d'avoir les mêmes droits que les autres.
Quant aux opposants qui parlent d'élargir la loi à la zoophilie, il faudra d'abord qu'ils me démontrent qu'une chèvre est un être humain.
Mais peut-être qu'à leurs yeux, c'est l'homosexuel qui n'en est pas un ?