En septembre 2011, près d'un an après sa sortie du gouvernement, il avait lâché ses propres troupes en pleine campagne. Nicolas Sarkozy, candidat depuis 4 ans déjà à sa propre réélection, l'avait décapsulé de la compétition présidentielle en quelques pressions bien placées. C'en était triste pour celles et ceux qui croyaient au centre autonome.
Jean-Louis Borloo, cette semaine, a encore décliné. Il ne sera pas candidat à la mairie de Paris en 2014. Il avait pourtant fait quelques efforts, et même constitué un groupe autonome à l'Assemblée, l'UDI. C'est une fatalité.
Notez les initiales, finalement, elles ne serviront que peu, l'Union des Démocrates et Indépendants. L'UDI est d'abord l'Union des Démocrates Indécis. Jamais au combat, toujours à l'affut. C'était triste. Les convictions politiques n'y sont pour rien. A l'automne 2010, Borloo est débarqué du gouvernement. François Fillon, autre paillasson politique du sarkozysme politique, a gagné. Borloo se réfugie dans son Parti Radical affilié à l'UMP, à coup d'un million d'euros annuel de subvention directe. Forcément, il hésite à prendre son indépendance... Au printemps d'il y a deux ans, Borloo hésite. Son parti hésite donc à se séparer du million d'euros de subvention du parti majoritaire de l'époque. En juin de la même année, il hésite encore. La présidentielle de 2012 arrive et Borloo hésite encore. Il reste discret. Il votera Sarko et laissera donc le confrère Bayrou seul en rase campagne. Ce dernier aura le courage de ses convictions, pour appeler à voter Hollande. Le Parti socialiste ne lui fera pourtant aucun cadeau pour la législative suivante. Pourrait-on appeler cela du courage ?
Après les élections législatives de juin, c'est la presque surprise. Voici Borloo qui parvient à créer un groupe à l'Assemblée nationale. On n'y croyait plus. Rassurez-vous, rien ne change finalement.
Borloo hésite encore. Il y a quelques jours, le 25 janvier 2013, le leader centriste tenait enfin sa première réunion participative... Ah mince... c'était à Neuilly-sur-Seine, le sacro-saint fief de Sarkofrance...
Rien n'a changé. On évoque les municipales de 2014 dans la capitale du pays. Mais Borloo hésite, encore.
«Alors évidemment, moi je dois défendre l’ensemble des candidatures, à Strasbourg, Lille, Angoulême, Lyon, Caen... et je dois préparer les européennes»Borloo s'exprimait ainsi devant des parlementaires et sympathisants de l'UDI à l'Hôtel de Ville de Paris, lundi soir, à la cérémonie des vœux de leur fédération parisienne. Quelle déception pour ces représentants d'un centre-droit enfin affranchi des oukazes sarko-buissonniens !
A en croire quelques témoignages et rapports de journalistes, la séquence fut donc terrible. Monsieur Borloo tendit la main... à l'UMP.
«Aujourd’hui, je tends la main à l’UMP pour qu’il y ait une véritable concertation, loyale, publique, transparente et réelle, qu’on bâtisse ensemble l'équipe»
Sans commentaire. Voici donc Jean-Louis Borloo tendre la main ... à Jean-François Copé. L'homme des pains au chocolat, de la droite décomplexée. Copé défilait voici 15 jours contre le mariage pour tous au nom des racines chrétiennes de la France....
Sans commentaire...