66 % des participants au référendum organisé en 2011 par le gouvernement croate avaient approuvé cette intégration. Les Croates sont des formidables Européens. Oui, sauf qu’avant le référendum, une campagne d’une mauvaise foi incroyable a été mise en place, afin de créer une véritable peur sur les conséquences terrifiantes que la victoire du »non » aurait pour le pays.
Le référendum en Croatie sur l’adhésion à l’UE a enregistré le taux de participation le plus faible de tous les pays membres. Avec une participation de 43 % des citoyens, la Croatie a battu l’ancien record détenu jusqu’ici par la Hongrie ( 45 % de participation). Une explication possible a joliment été formulée par le Premier ministre après l’annonce des résultats officiels : « effrayés par la possibilité d’un échec du référendum, nous avons changé la Constitution ». Belle leçon de démocratie… (Marianne)
Le référendum. L’Union européenne, on le sait, en a une drôle de conception.
Quand les Britanniques décident d’en organiser un pour éventuellement sortir de l’UE, c’est présenté comme une « menace » et un « chantage » (« Mots-Croisés », le lundi 28 janvier sur France 2). Lorsque Papandréou, ce grand fou, avait voulu soumettre au référendum les décisions du sommet européen sur l’euro de 2011, ses propres ministres et les dirigeants européens dominants s’y étaient opposés. Lorsque les Irlandais avaient dit non au traité de Lisbonne en 2008, on les a fait revoter l’année suivante, après une campagne de propagande inouïe. Et que dire d’autre du référendum en France sur le traité de Maastricht qui n’est déjà été écrit.
Toujours est-il que les Européens,auraient pu avoir un référendum sur l’entrée de la Croatie.
Car, et loin de nous d’avoir la moindre animosité envers les Croates, voilà sans doute un futur pays de délocalisation
Selon le World Economic Forum (WEF), la Croatie occupe la 39ème place sur 121 pays en ce qui concerne les facilités commerciales. Le pays se situe ainsi devant certains autres pays européens comme l’Italie, la Grèce, mais aussi et sutout devant des pays réputés pour leur main d’œuvre moins coûteuse tels que la Pologne, la Slovaquie, la Roumanie et la Bulgarie.
L’Union Européenne intègre donc à nouveau et en toute conscience, un pays qui va encore tirer vers le bas les conditions de salaire et de protections sociales grâce au libre échange qu’elle a mis en place. Au nom de la Paix, de l’amitié des peuples, de la tranquillité dans le Balkans. Tu parles, Charles. La cause défendue par les ultra-libéraux dominants est entendue, il faut arrêter le blabla.
Cela dit, on se demande ce que la Croatie a à gagner à intégrer l’Union européenne. Les quelques 3,5 milliards d’euros de fonds européens qu’elle recevra en dot ne sont rien comparés aux conséquences de libéralisation de l’économie qui règne dans l’Europe des 27 et dont on peut voir les conséquences catastrophiques chaque jour.
Il faut dire que les conditions d’entrée ont déjà entamé l’affaire puisque déjà , par exemple, plus de 80% des travailleurs récemment embauchés sont employés avec des contrats à court terme, les chantiers navals ont été mis en vente, suite à la demande de l’UE de ne plus leur verser des subventions.
La Cause est entendue, et on en reparlera dans quelque temps. En Croatie, grâce à l’Union européenne en grande partie, les riches s’enrichiront encore, les pauvres s’appauvriront davantage… C’est l’histoire du Monde, et l’Union européenne n’a pas voulu le changer, bien au contraire.
Bref, bienvenue dans la galère de l’Union européenne, amis croates.
Source: Challenges
A regarder absolument: L’émission « Mots-Croisés » consacrée à l’Union européenne du lundi 28 janvier 2013
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