« Frères d’ombre » est l’histoire de Kamel Bourad, un immigré clandestin originaire du Nord-est de l’Algérie qui a fui son pays pour rejoindre la France. Alain Rousset est un homme divorcé qui vit chez sa mère et dont la vie de contrôleur à la SNCF n’a rien de vraiment palpitant… jusqu’au jour où il croise Kamel, caché dans les toilettes de son train. En venant en aide à ce clandestin algérien sa vie va très vite basculer.
Dans un pays qui semble toujours hanté par les fantômes de la guerre d’Algérie et où les médias entretiennent un climat de terreur suite aux attentats du 11 Septembre 2001, la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » semble avoir été provisoirement remplacée par « Racisme, Fanatisme, Terrorisme ». Au milieu de collègues racistes, d’un frère ayant fait la guerre d’Algérie et de mesures de sécurité où l’amalgame entre musulman et terroriste est vite fait, l’acte d’Alain tient presque de l’héroïsme… voire même de l’inconscience. Il va d’ailleurs très vite être dépassé par les événements.
« Frères d’ombre » est tout d’abord une histoire d’amitié et d’entraide, où la découverte du personnage de Kamel permet de progressivement faire tomber les préjugés et les idées reçues concernant l’immigration. Si la première moitié de l’album installe des liens d’amitié entre deux hommes que tout sépare, la suite se transforme petit à petit en thriller palpitant. Cette course poursuite permet de lever légèrement le voile sur la face cachée de l’immigration.
Visuellement, j’aime beaucoup le travail de Sébastien Vassant (Lisez l’accablante apathie des dimanches à rosbif !!!). La liberté qu’il s’octroie en choisissant de ne pas enfermer son dessin dans des cases contraste brillamment avec la condition de Kamel et insuffle beaucoup de fluidité au récit.
Une belle aventure humaine qui aborde la thème de l’immigration avec grande justesse.
Retrouvez cette BD dans mon Top de l’année !
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