Et puis le rideau s’écarte, et Justine réapparait en robe médiévale, avec ses bracelets, triskells et ce beau bijou frontal, lequel, confie-t-elle, la met en liaison avec « sa licorne », qui patiente quelque part, sur un coin de prairie. Vous savez ces prairies grasses et savoureuses, que la mer assaisonne pour faire, par exemple, les bonnes pommes de terre de Ré ou de Noirmoutier qu’on met dans le « Kig Ha Fars ».
La licorne s’impatiente. Justine est en selle, tout en haut de son siège. Elle se lance aussitôt au loin, en direction du Finistère, jusque dans la baie de Douarnenez. Et là, elle raconte une version inattendue de la légende de la ville d’Ys... Puis, quand la mer a tout recouvert, les splendeurs et les clochers, les princesses et les bijoux, les glas et les gémissements, elle enchaine sur l’histoire du chevalier et de son cheval fou, parti comme Tristan à travers les landes de Brocéliande, vers le territoire de Cornouailles et au-delà, pour chercher « la belle aux cheveux d’or »...