Je dérive sur un radeau,battant pavillon gaulois,j'ai bu la tasse,mangé mon bras naufragé.
Echoué sur une île déserte,savouré une île flottante,bravé le cap Horn,le cap d'Agde et ses camps,
nudistes concentrés,prisonniers en dérive.Boîtes de conserve pour poissons volants,que l'on voudrait nous faire passer pour des sardines;des sauterelles grillées en apéro,pour des fourmis.
J'ai évolué dans des cercles fermés,régression de la pensée multinationale,je suis resté médusé,
je suis parti par la sortie de secours; fuyant l'entrée des artistes,des pessimistes,des matérialistes.
J'ai évité le lever de rideau,de soleil,l'avènement du grand jour.Je n'ai pris que les sens uniques,les chemins de traverses,couper à travers champs,bouffer des pissenlits et le crépi;manger la racine par les deux bouts et suivre le chemin en sens inverse.Plus je vieillis et plus mon esprit rajeuni.C'est le monde à l'envers,l'envers du décor,plus je bois et plus j'ai soif;soif d'aventures,de points de sutures,
épanchement de sentiments,sinusite chronique,je bois à trop forte doses;bois de rose,de santal.
Rupture d'anévrisme,coeur en rut,rituel de l'occipital,accident frontal,collision de sentiments,gloire d'un instant;fusion élémentaire,transfusion réfractaire de mes sphincters en feu,volcanique éruption.
Une envolée de mouettes m'a chier dessus,c'est la guerre,je suis canardé de toutes parts;fions ouverts pour fiente nouvelle vague.Surfeurs en eau trouble,rêvent de cette déferlante éternelle;Dieux hawaïens,mamelles tahitiennes,offertes,offrandes pour les pêcheurs de perles.
Je poursuis mon épopée personnelle,ma quête du saint Graal,parmi des choix cornéliens,les marins d'eau douce me pourchassent;harpons à la main,les lévriers sont lâchés.J'ai mis les voiles,prends le large,la tangente.La grand voile est étarquée au risque de se rompre,de me rompre.J'ai les mains en sang,la corde me ronge le cou,mes hallucinations deviennent quotidiennes,permanentes dans la stratosphère de mon hémisphère gauche.Pour alléger mon embarcation de fortune,j'ai jeté toute sortes de sentiments,de préjugés,de tonneaux percés,je me suis mis à nu et suis monté sur un mat de cocagne.Je chante"si j'étais le bon Dieu",mais je suis un homme...Et je ne voudrais pour rien au monde changer ma place contre celle d'un autre.
Quelques poètes me rappellent régulièrement à l'ordre,celui du désordre,de la désobéissance quotidienne.(Brel,Cocteau,Férré,Brassens et biens d'autres)Je suis sur la tangente,la sellette ,mais pas encore au pied du mur,dans la ligne de mir ,face au peloton d'exécution.Que m'importe les tristes sires moralisateurs,les bienséants ;les nouveaux fossoyeurs de la morale.
On me dit immorale,car je prends la fuite poursuivit par des polymorphes,lâche aussi;mais que l'on puisse me juger m'indiffère,et si je dois être pendu,estimé perdu,ce n'est pas mon souci.Certains disent de moi que je mérite les fers,que je croupisse en enfer;que je suis un vaut-rien,un pied nickelé,un bras cassé.Je suis un cuirassé poursuivant ma route,que personne ne comprend;fils du vent,mon père est un soleil,ma mère un océan.Je poursuis ma route,sans en connaitre la destinée,tel un aveugle clairvoyant;ne me parlez pas d'argent,ni de faux-semblant.La mort m'attends,dans un tournant,mais je n'ai pas de tourments pour autant.
Pas de port d'attache,pas de point de ralliement,je navigue en solitaire,faute d'avoir trouvé la compagne (avis aux dames solitaires, un peu suicidaires);mauvais jeu de mots,je n'aime pas celles qui prônent cet acte déplorable!Je n'ai jamais su parler aux dames,je préfère les échecs.
(jeu plus divertissant)
Les rats ne quittent pas le navire tant qu'il dérive,il y a de l'espoir;un jeu du chat et de la souri;je vois encore ce matou,avec un sombrero,charmer une jolie souri,à coup de téquila et mojitos,tout ça pour passer une nuit aux sons des maracas.
On me dit décadent,car je n'aime pas souffler sur des bougies;car je n'aime pas le fêtes d'anniversaire,que je n'assiste pas aux enterrements;que je ne participe pas aux remises de prix,
que je n'aime pas les médailles,les légions d'honneur(d'horreurs),les prix Nobel de la paix.
Que je crois pas en Dieu et pourtant j'ai de l'espoir pour les Hommes(plus pour les femmes).
Malgré ce Monde décadent,je suis plein d'illusion,encore;je m'étonne moi-même! J'avoue qu'il n'y a pas de quoi,si l'on ouvre les yeux !Mais je suis un homme,et je perpétue cette tradition;celle d'un Monde meilleur,je suis en perpétuelle contradiction?Je resterai sur cette question.