De la tentation de rendements plus élevés aux craintes sur les obligations d’État, faut-il repenser les réflexes traditionnels dans la constitution d’un portefeuille ?
Souvent moins connues du grand public que les actions, les obligations constituent pourtant une classe d’actifs majeure pour les investisseurs. Cet actif est ainsi essentiel — et très largement majoritaire — dans la gestion des investisseurs institutionnels. Actif de rendement, délivrant un coupon régulier et connu à l’avance, il correspond bien aux engagements de ces institutions : des versements relativement réguliers vers les clients (par exemple, en fonction des sinistres pour une assurance ou des remboursements de soins pour une mutuelle de santé). Il bénéficie également d’une volatilité bien inférieure aux actions et d’une assez bonne liquidité, notamment par rapport à l’immobilier, qui offre également des rendements réguliers.
De plus, ce type d’investissement est favorisé par le régulateur à travers par exemple le Code des assurances ou celui des mutuelles. Pour beaucoup d’institutions, les obligations bénéficient enfin d’un traitement comptable avantageux puisqu’il n’y a généralement pas obligation à comptabiliser les plus ou moins-values latentes dès lors que les obligations sont détenues jusqu’à leur maturité.
Plus largement, les obligations constituent une brique vitale de la construction de portefeuille, permettant notamment de régler son niveau de risque. Les actions étant beaucoup plus risquées, leur poids détermine pour une large part le niveau de risque du portefeuille. L’allocation obligataire permet d’une certaine façon de compléter le montant investi en actions. Les caractéristiques recherchées sont alors d’apporter un complément de rendement — modeste mais régulier — aux investissements en actions, tout en maintenant une relativement faible contribution au risque. Celle-ci dépend bien sûr du niveau de risque de l’investissement, mais également de la diversification (mesurée par la corrélation) apportée au portefeuille.
Pour les portefeuilles les plus dynamiques, cette notion de risque est la plus importante dans le choix d’un investissement obligataire. Pour les portefeuilles les plus prudents, faiblement investis en actions, la poche obligataire constitue une part importante du rendement total attendu du portefeuille, et l’équilibre entre rendement et risque de la poche est essentiel.
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