C’est pas grave, ça ne compte pas, c’est du réconfort !

Publié le 29 janvier 2013 par Pimprenelle2

Depuis je me le répète, comme un mantra, selon la coué, je vais bien tout va bien, le reste n’a pas d’importance. Je me le répète, sans doute pas suffisamment, pas assez souvent, pas assez fort. Bref, suis d’humeur hivernale, pour tout un tas de bonnes raisons … Cela va de soi …
Crevée, bougon de mauvaise humeur en mauvaise foi, si je continue ainsi seul mon chat persistera à m’aimer. Il semblerait que je sois confortable, faut reconnaître que je les entretiens mes rondeurs, Ben oui, je compense !

Bref, tout cela pour vous dire, que j’ai des désirs de vacances, des besoins de plages … De repos ! Entre boulot et maison, il me faut un sas de décompression, il me faut prendre et perdre mon temps, il me faut me laver des souillures journalières, me ré approprier tout mon être, et retrouver toute l’ampleur de ma respiration. Dénouer mon corps, délier ma langue, et pour cela quoi de mieux qu’un verre en amoureux ou entre copains. Un verre de pastis, dont on fait tinter les glaçons contre les paroies, attendant patiemment de les avoir vu fondre, pour enfin boire à petites gorgées. J’aime le goût de la réglisse, j’aime ces promesses d’été, j’aime faire rouler le verre entre mes mains, j’aime effacer la buée de la pulpe de l’index.

Bref, j’aime le pastis, et plus particulièrement le RICARD. Et cette semaine j’ai été invitée à en boire un à la Caravelle, institution bien connue des marseillais qui se plaisent à y convier les étrangers de passage, pour les éblouir, les convaincre que notre ville est belle. Jusque là, rien que du banal, une installation sur bout de table, une conversation bien nourrie, une commande, une attent, et enfin nos verres qui nous font face. Et là, c’est le drame. Non mais vous les avez vus ces verres ? Moi oui, et illico, je me suis dit, il me les faut. Et alors que d’une oreille discrète j’écoutais la conversation que j’avais abandonnée aux bons soins de mon ami, j’elaborais des plans complexes dans ma tête, des stratégies alambiquées, le verre je le fais passer par ici, il repassera par là, ni vu ni pris, je t’embrouille, et les ramène à la maison.
Oui, mais voilà, Je ne suis pas comme ça, je ne vole pas dans les bars, c’est plus fort que moi, suis honnête, on ne se refait pas.
Alors est arrivée l’heure des adieux. Je me suis levée, ai remis mon manteau, mon sac à mon coude, et puis mes mains dans mon dos, fermement ancrées l’une dans l’autre.
Voilà comment j’ai su résister, mais croyez moi, ce moment fut une épreuve, de celles qui nouent les muscles, bloquent les plexus, et laissent un arrière goût d’amère honnêteté.


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