La veille sanitaire du Parc national des Pyrénées relève, en 2012, que la pestivirose de l'isard gagne du terrain. Elle note aussi la présence de pesticides prohibés.
La faune du Parc national des Pyrénées fait l'objet d'une veille sanitaire.
Depuis 2002 pour les rapaces et 2008 pour l'ensemble des espèces animales, le Parc national des Pyrénées a mis en place un programme de surveillance des causes de mortalités de la faune sauvage sur son territoire.
L'objectif numéro un de cette action est de connaître l'état de santé des espèces animales et de surveiller la présence éventuelle de maladies. Les agents du Parc national et les Laboratoires des Pyrénées effectuent ce travail. Depuis le démarrage du programme, 240 animaux, appartenant à plus de 50 espèces différentes, ont ainsi pu être analysés.
Des pesticides interdits
Pour 2012, les résultats des analyses réalisées confirment la circulation de pesticides (lindane, carbofuran). Il s'agit de produits interdits en France et en Europe hautement toxiques et nocifs sur la santé animale et humaine.
La veille sanitaire relève aussi chez plusieurs espèces la présence de traces de rodonticides, utilisés dans l'éradication des rongeurs. Près de 20 % des mammifères carnivores autopsiés (renard, martre, putois, vison) semblent être les victimes collatérales de cette lutte après l'ingestion de rongeurs et/ou d'appâts empoisonnés. Idem pour les rapaces : buse, faucon, épervier.
En revanche, on a observé un très faible nombre de trichinellose (maladie parasitaire pouvant infester la viande de sanglier). De même, aucun cas de tuberculose n'a été relevé sur le blaireau.
La fièvre catharrahale n'atteint pas les isards de Cauterets. D'une manière générale, cette population d'isards se trouve en bonne santé et échappe aux pathologies observées sur les espèces domestiques.
La semaine passée, la Buvette publiait "La divagation des animaux domestiques en alpages : une pratique à risques sanitaires" où Justine Dervaux, une vétérinaire qui a étudié les populations d'ongulés sauvages dans le Parc national des Écrins expliquait en quoi la divagation des animaux domestiques dans les quartiers saisonniers des ongulés sauvages est une pratiques à risque.
En revanche, la pestivirose de l'isard gagne du terrain dans les Pyrénées. Cette maladie, identifiée pour la première fois chez l'isard au début des années 2000 (Catalogne) puis en 2003 (Ariège), peut provoquer d'importantes mortalités, avec des chutes d'effectifs variant de 20 à 70 % en fonction des zones.
Le «front viral» gagne du terrain vers l'ouest des Pyrénées, des deux côtés de la frontière. La maladie atteint maintenant la vallée des Gaves. Cela suscite des inquiétudes sur la reproduction future des populations d'isards. Une vigilance accrue est demandée aux agents de terrain. Toute anomalie est à signaler soit auprès de la fédération de chasse des Hautes-Pyrénées ou du Parc national des Pyrénées.
Source : DDM