En Allemagne, l’auteur du tir d'un loup "sans identification préalable" s’est vu retirer définitivement son permis de chasse et à l’interdiction de porter une arme.
En avril 2012, le cadavre d’un loup tué par balle avait été retrouvé dans une forêt allemande, non loin des frontières françaises et belges. Un chasseur de 71 ans avait alors reconnu avoir abattu ce loup, affirmant l’avoir confondu avec un chien.
Le tribunal d’instance de Montabaur, en Allemagne, a rendu son jugement le 17 janvier dernier concernant l’abattage illégal d’un loup par un chasseur dans le land de Rhénanie-Palatinat. Le chasseur avait affirmé avoir cru tirer sur un chien errant.
Le tribunal a rappelé que selon la loi, un chasseur doit obligatoirement et formellement avoir identifié l’animal avant de tirer. D’autant que la présence de l’espèce aux environs de Cologne avait été officiellement annoncée quelques mois plus tôt, en février, par la publication dans la presse d’une photo d’un loup sauvage. La responsabilité du chasseur a donc été reconnue. Il a écopé d’un retrait définitif du permis de chasse et de l’interdiction de porter une arme. Il a 70 jours pour faire appel du jugement.
C’est la première fois, depuis le retour du loup en Allemagne au début des années 2000, qu’un acte de braconnage est sanctionné par le retrait définitif du permis de chasse.
La fédération allemande de protection de la nature NABU s’est félicitée de ce jugement et demande le durcissement des règles de tir des chiens errants pour prévenir d’autres actes de braconnage dans le contexte de la progression du loup dans les länder de l’ouest de l’Allemagne.
Le loup braconné avait été observé et photographié dans la région de Cologne début 2012. Il avait été heurté par une voiture mais des observations ultérieures avaient prouvé qu’il avait survécu, malgré une blessure à la patte. Il s’agissait du premier loup observé en Rhénanie-Palatinat depuis 120 ans. Les analyses génétiques avaient montré qu’il s’agissait d’un loup de souche italienne.
Deux autres braconniers de loups seront bientôt jugés en Pologne
Le 12 février 2013, une audience aura lieu au tribunal de Choszczno (Pologne) dans l’affaire de deux chasseurs belges, Axel Denie et Olivier Delporte qui avaient tués un couple de loups dans une zone Natura 2000, le 10 décembre 2011. Comme dans le cas du braconnage du loup allemand, ils avaient déclaré "avoir confondu" les loups avec un autre animal; ici, ce n'était pas des chiens errants mais des chiens viverrins.
Que risquent-ils? Tout chasseur belge qui enfrain une loi à l’étranger, comme dans le cas de cette chasse en Pologne, non seulement se voit obligé de purger sa peine ou de payer son amende à l’étranger, mais de plus il se voit également condamné par la loi belge : son permis et son assurance lui sont retirés et il encourt une amende de 2.500 à 10.000 €. De plus, il doit repasser tous ses examens. Dissuasif.
Et en France ? Parlons d'autre chose...
Sources : NABU, Ferus, Knack