NEW-AGE - Après sept ans d’absence, et dix-sept ans après SPIRITCHASER, Lisa Gerrard et Brendan Perry reviennent avec ANASTASIS, un album à l’architecture sonore détonnant et lugubre. Étrange mais émouvant.
Survivants des années 80 et de quelques crises internes, Dead Can Dance renaît avec un neuvième album opportunément appelé ANASTASIS (résurrection en grec). Le mélange de la voix de Lisa Gerrard (qui a envoûté certains sur des B.O de films tel que Gladiator), et celle de Brendan Perry (avec un brin de Scott Walker…) peut largement désorienter les non-initiés. J’ai, moi-même, dû m’y reprendre à trois fois pour ne pas sombrer. C’est à la fois grandiloquent et lugubre avec une minutie sonore à la texture ancienne, limite cathédrale. Remarquez pour un album enregistré dans une église irlandaise transformée en studio, cela ne semble guère étonnant.
Cet album est si singulier qu’il ressemble par moment à une mosaïque pleine de couleurs, de mots et fraternité. Un morceau d’humanité ressort, comme par magie, au détour d’un titre et l’ajout de cuivres (notamment sur le sublime "Children of the Sun") lui confère une bien belle ouverture sur le monde et la beauté des plus grands. Dead Can Dance ne changera sûrement pas la face du monde musical, mais contribuera sans aucun doute à le rendre plus admirable.