Rien ne dépendra plus de Federer et c’est un peu triste. Mais ça ne dépendra pas non plus de Murray et c’est moins triste.
Jusqu’au deuxième set de la finale, la question se posait franchement. Murray avait terrassé tout le monde, et battu Federer pour la première fois en grand Chelem. C’était moins une bonne nouvelle pour lui qu’une mauvaise pour Roger mais on a failli croire que Murray avait enfin trouvé comment dominer tout le monde, y compris sa mère et ses envies de pisser sur le court. Les rédacteurs en chef devenaient insistants et iconoclastes, la confiance s’envolait envers les meilleurs spécialistes, tout juste bon à entendre les conneries conjugales du moment.
Mais le doute n’était pas permis, en tout cas sur Murray. Etait-ce sa carte d’identité écossaise ? Son cou démesurément grand ? Ou les deux tie-breaks de sa demi-finale contre Federer ? En tout cas quelque chose clochait dans la domination nouvelle de Murray sur le tennis mondial. Il donnait l’impression d’enfin être offensif, Leconte était même estomaqué par ses coups fabuleux sans se rendre compte qu’un lob en bout de course n’est pas une attaque gagnante. Ou que placer une attaque au bout de la cinquantième frappe ce n’est pas être un serveur volleyeur. Ou que le service slicé ne suffit pas à gagner une finale.
Ivan le terrible
Et puis Djoko a commencé à frapper si bien que l’incroyable défense de Murray est devenu tout à fait croyable. Ça lui a rappelé son jeune temps, quand Federer et Nadal jouaient. Federer il jouait trop vite, et Nadal trop fort. C’était si bon de prier pour que la faute directe arrive d’en face, et parfois elle arrivait et le match se terminait avec un set dans la poche. Et maman était si fière qu’elle en pleurait de honte.
Pendant ce temps-là, Mauresmo a trouvé que Federer était plus mobile qu’avant, très tonique sur les jambes. Jusqu’en demi-finale quoi.