Onze ONG ont demandé aux sénateurs de rejeter un texte visant à créer des zones de protection renforcée contre le loup et de privilégier la concertation au moment où le gouvernement s'apprête à dévoiler un plan d'action pour 2013-2017.
Les sénateurs à la chasse aux loups La gestion de la présence du loup ne peut passer que par la mise en oeuvre du "Plan d'action national sur le loup 2013-2017" dont l'élaboration arrive à son terme, écrivent les associations (FNE, Ferrus, WWF, SPA, LPO, Mille traces, etc.), dans une lettre adressée aux sénateurs qui doivent examiner le texte à partir de mercredi.Ce plan va être rendu public prochainement et il serait incompréhensible que les élus fassent fi de ce travail en votant des lois qui remettent en cause l'équilibre de ce nouveau plan, estiment-elles.
La commission du Développement durable du Sénat a adopté la semaine dernière une proposition de loi d'Alain Bertrand, élu RDSE (radicaux de gauche) de Lozère, grâce aux voix des radicaux et de l'UMP, les élus de gauche ayant voté contre.
Le texte prévoit la création de zones de protection renforcée contre le loup regroupant des communes dans lesquelles les activités pastorales sont gravement perturbées par les attaques de cet animal. La destruction du loup y serait permise indépendamment des tirs de prélèvement autorisés ponctuellement par les préfectures.
Les socialistes avaient jugé le timing de ce texte inopportun en raison des annonces attendues très prochainement pour la période 2013-2017 visant à garantir la protection de cette espèce, tout en limitant les impacts sur l'élevage, un secteur en difficulté.
Au-delà du calendrier, les ONG dénoncent un texte ni applicable sur le terrain, ni juridiquement valable. Le loup est une espèce très mobile et la création de zones de protection renforcée contre le loup ne ferait que renforcer la pression de l'espèce sur les territoires voisins, alertent-elles.
Sont également soulignées l'obligation de maintenir le loup dans son aire de répartition naturelle (directive Habitats) et la nécessité d'un suivi national de la population.
A l'issue d'une concertation avec les organisations agricoles, le nouveau plan d'action national devrait être validé le 5 février.