La critique de Claude :
Julian Barnes est un des plus grands romanciers britanniques. Fils de deux professeurs de français, il est l’un des « ponts » entre les deux cultures – notamment a travers un superbe recueil de nouvelles, Cross Channel, en français Quelque chose à déclarer (2004). C’est un des meilleurs spécialistes de Flaubert, qui est sans doute pour quelque chose dans son talent de romancier. De plus, il a trouvé en Jean Pierre Aoustin un traducteur de grand talent.
Continuant son exploration de la vieillesse, Barnes, qui a 65 ans, nous raconte l’histoire d’un intellectuel anglais « moyen », jeune retraité, très conscient de sa médiocrité. Quelques mois après sa retraite, il reçoit un modeste et incompréhensible legs, de la mère de Veronica, l’une de ses « ex ». Il va tenter de comprendre, nous aussi, mais en bon scénariste, l’auteur ne dévoile le ressort dramatique de cette histoire que dans les dernières feuilles.
Barnes est un peintre des situations, n’ayant pas son pareil pour caractériser en quelques lignes, l’atmosphère d’une classe de terminale, d’un week-end dans la banlieue bourgeoise de Londres, ou d’un groupe de thérapie.
Un petit chef d’œuvre, qui vous poussera a découvrir le reste de son oeuvre.
Une fille, qui danse - Roman de Julian Barnes traduit par Jean Pierre Aoustin, édité chez Mercure de France, 193 p, 19 €