Il y’a quelques mois, j’avais écrit un billet
sur l’étude de l’OCDE qui alertait les États membres concernant le record d’inégalités entre riches et pauvres dans les pays de l’OCDE.Pour renverser la vapeur l’organisme
recommandait, entre autres, une plus grande
imposition des revenus les plus élevés, mais aussi davantage d'investissements
dans l'éducation pour assurer de meilleurs emplois aux générations futures.
La situation semble s’empirer
au Canada où l’écart entre les riches et les pauvres ne cesse de s’aggraver
depuis quelques années.
En effet, les données rendues publiques par Statistique Canada, ce lundi, indiquent qu'il fallait gagner 201
400$ par année en 2010 pour entrer le club des 1% des Canadiens les plus
riches, comparativement à 147 500$ en 1982.
Ce qui frappe davantage, toutefois, est
l'augmentation de l'écart entre les revenus de ces deux groupes. Ainsi, le revenu médian du groupe des 1% est
passé de 191 600$ en 1982 à 283 400$ en 2010, soit une augmentation de 48%,
alors que le revenu médian de 99% de la population est passé, durant la même
période, de 28 000$ à 28 400$, une maigre hausse de 1,4% en 18 ans.
En d'autres termes, le revenu médian des plus
fortunés, qui était sept fois plus élevé que celui du reste de la population en
1982, est maintenant dix fois plus élevé.
Quant au revenu moyen des deux groupes, celui
des plus plus fortunés se situait à près de 430 000$ en 2010, comparativement à
un revenu moyen de 36 600$ pour 99% de la population, ce qui veut dire qu'en
moyenne, 1% de la population canadienne gagne en moyenne 12 fois plus d'argent
que le reste des citoyens contribuables.
A l'échelle provinciale,
l'Ontario, l'Alberta, le Québec et la Colombie-Britannique, dans l'ordre,
regroupent 92% des personnes les plus fortunées. La proportion d'Albertains
entrant dans ce groupe restreint a doublé entre 1982 et 2010, passant de 10% à
20% pendant que celle des Ontariens a diminué de 51% à 43%. À elle seule, la
ville de Calgary a vu sa proportion de gens très fortunés passer de 5% à 11%.