La France a faim !
Sécurisez vos vaches
Protégez-les bien dans leurs prés
D’un peuple de moins en moins avachie
Qui commence à aller tirer lui-même son lait
Et à dérober de la viande presque avarié
Dans les étals des charcuteries
Avant que n’y vrombissent les mouches des pluies.
La France a faim !
Braquer des banques c’est dépassé
Et beaucoup moins évident
Qu’une charcuterie sans sas de sécurité
Ni caméra pour vous reluquer les dents.
La France a faim !
La police court maintenant après les affamés
En auto-stop question de budget
Qui vide les chambres froides des bouchers
Implantés dans des centres-villes bondés.
La France a faim !
Pendant ce temps là quelques blaireaux
Se précipitent chez Darty, chez Carrefour
Et expriment à différents micros
Les difficultés de leur dernier parcours
Pour s’emparer avant un autre idiot
D’un prix soldé à s’en rendre sourd.
La France a faim !
Les suppressions d’emplois à tour de bras
Devenus trop chétifs pour supporter la graisse
Qui fond pourtant d’un chiffre d’affaire colossal en baisse
On sait bien où tout ça finira
Dans les rues aux rats
A errer sans aura
A succomber à la disette
Sans plus assez de jeunesse pour lui faire risette
Le CDI bientôt liquidé
Caché par tous ceux qui en empêche d’autres de se marier
L’insécurité maintenant crée
Le meurtre arrive juste après.
La France a faim !
L’hyper inflation
Nous enfile plus sauvagement
Que la dinde aux marrons
Dévorée au noël dernier.
Gloussez-donc les dindons
De la farce crasse
Aux têtes de cochons
Qui lisent le canard enchainé
Pour se sentir un peu plus lucide et un peu moins dégueulasse.
La France a faim !
Et qui c’est qu’on taxe ?
Pas les énarques !
Ils ne font surement jamais les courses
Je ne sais même pas s’ils arquent
Déconnectés
Plaidant la relaxe
Aspirant le pus des bourses
En souriant à la façon des chiens
Un coup à gauche
Un coup à droite.
Et s’il n’existait que des électeurs intelligents ?
Plus de public pour les égoïsmes ?
Et plus de bons idiots fervents
Pour nous en faire le catéchisme ?
La France a faim !
Des antivols sur du fromage
Des micros-puces dans l’œsophage
Qui donc rachète l’agro-alimentaire
En ces jours chargeants continuellement notre ère ?
Une réponse erre…
Doucement dans l’air…
Aussi molle et sincère que notre président
Qui avec un peu de chance finira comme le seizième des Louis
Sans avoir su montrer les dents
Aux véritables créateurs de l’anti-vie
Aux détestables créatures qui font monter les prix.
La France a faim !
Mais surement moins que le reste du monde !!
Les prédateurs ont les serres libres
Et savent utiliser l’ascendance thermique
Pour épier en écoutant ce son qui vibre
Les proies les plus faciles à attraper à pic.
Combien ?
On s’amuse ?
On fait grimper ?
Quoi ?
Le prix du riz.
Le prix du rire.
Est-ce qu’on dévie ?
Est-ce qu’on oublie ?
Quoi ?
Le cours des choses.
Les colères que l’on n’ose.
Les bons coupables désignés en parfaite osmose.
On oublie.
Est-ce qu’il y a de la neige pour aller faire du ski ?
Et si Kafka avait rencontré Trotski ?
Et si l’économie dépendait de la météorologie ?
Est-ce que t’as ta carte de presse
Pour ne pas divulguer comme la détresse s’empresse.
Faut-il encore y croire
A la bonne parole des ministères de…
Se foutant éhontément des bonnes poires
Incapables d’imaginer à quel point ils sont vicieux.
On oublie et on retourne à nos histoires.
Qu’ils babillent donc ces pauvres salariés
Leurs trois télés dans un clapier
Qui prennent seules en charge de chauffer
Leurs corps et leurs esprits pas encore assez bien escagassé.
Le ménage a été fait.
La vérité marginalisée.
Les langues trop pendues sectionnées.
La disparition de la concaténation.
Les gens sont incités partout
A penser avec le mauvais muscle
A écouter déblatérer de puissants oracles
Que l’on devrait pendre par le cou.
La petite musique est dévorée
Par l’industrie du divertissement
Qui n’a de cesse de débiliser
Les principaux acteurs du rendement.
La raison et les sentiments
Sont un accouplement des plus troublants
Une sorte de mauvaise union
Facilitant la fertilisation de l’abrutissement.
Signal réflexe.
Mettez les warnings.
Le cerveau reptilien prend le dessus.
J’abois
Tu me mords
Aux abois
Je t’en donne pourtant encore.
Argumentum ad personam
Argumentum ad hominem
Un grand rien
Le point Godwin est atteint.
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