DD, RSE… où en sont les Français ?
Mardi dernier avait lieu le 6e Apéro DD de l’AACC sur le thème « Sensibilité environnementale, consommation responsable et entreprise responsable ».
Présentée par Valérie Lourdel, directrice du département relations externes, passionnée et passionnante sur le sujet, cette synthèse de 3 études permet de nourrir notre réflexion sur l’évolution des Français dans le temps (l’une des études dont sont tirés les résultats ci-dessous est réalisée tous les 2 ans auprès de 2 000 individus en face-à-face… depuis 1978).
Où en est la sensibilité environnementale des Français ?
En 2010, les 2 sujets qui préoccupent le plus les Français sont le chômage et l’environnement. Avec une augmentation quasi similaire entre 2009 et 2010.
En 2012, les évolutions divergent : le chômage passe à 46 % tandis que l’environnement régresse à 16 %.
En 2011, une majorité de nos compatriotes (51 %) connaissent le concept du développement durable (33 % en 2004). Pour eux, le DD évoque :
- la protection de l’environnement (62 %)
- l’angle économique (33 %)
- sans oublier les implications sociales (18 %)
Mais seuls 4 % mentionnent les 3 dimensions… On retrouvera davantage dans cette catégorie : les cadres, les diplômés du supérieur, les revenus élevés… engagés dans la vie de la cité, avec un certain détachement des effets de mode.
93 % des Français pensent que les efforts de chacun peuvent avoir un impact important. Et 8 personnes sur 10 qu’elles pourraient faire mieux au quotidien (forte évolution de 10 points des jeunes sur cet item).
Mais les Français attendent beaucoup des entreprises (44 %)… et de l’Etat (28 %).
Ce qui se manifeste en matière de comportement…
> Par des économies d’énergies…
> Une tendance à donner un second souffle et à allonger la durée de vie des produits :
- la revente et le don de vêtements jouets et livres progressent (73 % des Français en 2009 contre 69 % en 2005),
- la proportion de personnes faisant réparer leurs appareils électroménagers et ou électroniques, plutôt que d’en racheter de nouveaux augmente (63 % en 2009 contre 52 % en 2005),
- les Français gardent leur voiture plus longtemps (l’âge moyen des véhicules est passé de 6 ans en 1990 à 8 ans depuis 2008). En 2008, les véhicules d’occasion représentent 62 % des automobiles en circulation (contre 50 % en 1990).
> Et une évolution de la définition de la « consommation durable »…
Crise oblige, l’item ne plus consommer le superflu est plébiscité comme priorité Number 1 et le « Made in France » soutenu principalement par les personnes qui travaillent. Dans cette continuité, louer et échanger des produits et services plutôt que de les acheter passe de 6 points en 2009 à 11 points en 2011. A noter la baisse significative entre 2009 et 2011 de l’item consommation de produits respectueux de l’environnement (49 points à 41).
Sans surprise, les Français ne sont pas prêts à payer plus… et souhaitent repérer plus facilement les produits respectueux de l’environnement.
Ce qui nous permet d’avancer quelques pistes sur lesquelles les entreprises et les communicants peuvent intervenir :
- L’accès aux produits, le repérage, la connaissance des écolabels,
- leur prix,
- le plaisir à utiliser ce produit ou service,
- la communication faite autour des bénéfices concrets de mon geste écoresponsable, la crédibilité accordée à l’information sur les produits et services.
Et l’entreprise responsable ?
D’après une autre étude fondée sur l’interview téléphonique de 1 000 individus par téléphone, 60% des consommateurs ont déjà entendu parler de RSE ou d’entreprises responsables. Les consommateurs associent la RSE aux PME seules ou autant aux PME qu’aux grandes entreprises. A mettre en regard comme le soulignait Valérie Lourdel avec la dernière étude de l’INSEE menée sur des entreprises de plus de 50 salariés indiquant que « les sociétés sont plus souvent impliquées en matière de RSE lorsqu’elles sont de taille plus importante. Ainsi, 84 % des unités employant 500 salariés ou plus ont le sentiment de mener des actions en ce sens, alors qu’elles ne sont que 47 % parmi les unités de 50 à 249 salariés. ». La perception des consommateurs diffère donc de celle des entreprises.
L’analyse des réponses à la question ouverte « Pour vous la RSE, qu’est-ce que c’est ou qu’est-ce que cela pourrait être ? » amène deux conclusions :
- la RSE est associée par les consommateurs à l’idée d’une responsabilité à l’égard de l’environnement,
- …MAIS la RSE renvoie avant tout à une responsabilité des entreprises à l’égard des personnes qui travaillent pour elles (à moduler tout de même comme l’ont signalé certaines personnes de la salle puisque le terme de responsabilité sociale a été utilisé lors de l’interview téléphonique. C’est la définition officielle de RSE mais il peut prêter à confusion auprès d’un public non averti).
Ces études confirment-ils votre perception ?