(cameroun) lapidation d’un couple homosexuel

« On le soupçonnait depuis des années. Mais, jamais Allah ne nous avait donné l’occasion. Et comme on dit généralement, 99 jours pour le voleur, un seul jour pour le patron. Aujourd’hui Allah a exhaucé nos prières et nous l’avons surpris», a déclaré tout joyeux un commerçant du marché central à Maroua le 6 janvier 2013.

Il s’agit d’un couple homosexuel surpris en plein ébat amoureux dans un magasin, au marché central de Maroua (Cameroun) il y a quelques jours. Goche Lamine, la trentaine, était plus connu comme Oustaz (appellation donnée à celui qui a terminé l’étude du Coran). Grossiste en médicament, ce nigérian d’origine pratiquait le commerce depuis des années. Sa vie intime et ses choix sexuels n’étaient pas connus de la communauté. Cela ne regardait d’ailleurs que lui.

«On ne l’avait jamais vu en action. Surtout qu’il se cachait sous un style vestimentaire religieux et un comportement pieux», a encore déclaré un témoin.

Goche Lamine a été surpris avec Sanda, âgé de 17 ans, élève en classe de seconde. La foule, alertée par un enfant de la rue criant ‘samaroka! Samaroka !’ (homosexuel), des dizaines de personnes se sont précipitées sur le couple et ont commencé à leur jeter des pierres.

Les commerçants musulmans se sont sentis trompés par le comportement de l’Oustaz :

« Il se disait homme de Dieu alors qu’il s’adonnait à l’homosexualité », a dit l’un.

« Goche Lamine a chassé sa fiancé à deux mois du mariage parce que cette dernière avait promis de dénoncer sa pratique », racontait l’autre.

La dépouille de Goche Lamine a été abandonnée par les commerçants musulmans. Ce sont des chrétiens qui l’ont finalement enterré. Le jeune élève, lui, a été conduit chez le chef de quartier. Il a été corrigé et prévenu des prochaines sanctions si il ne changeait pas son comportement.

Les assassins eux ne seront pas punis. Il semble qu’à certains endroits du globe, tuer est mieux toléré qu’aimer une personne du même sexe. Stéphane, un réfugié homosexuel camerounais, témoigne à propos de sa propre expérience :