Sous l'égide du PLD, Anne Bourdu a lancé fin 2012 Femmes Libérales Démocrates, qui organise un diner ce soir. Elle nous en dit plus.
Un article du Cercle des Libéraux.
Lien vers l'événement de ce soir à Paris
Qu’est ce que le mouvement Femmes Libérales Démocrates ?
Anne Bourdu : « Femmes Libérales Démocrates » n’est pas une association et n’a d’ailleurs pas d’existence juridique. Il s’agit simplement d’une initiative informelle de plusieurs femmes de réunir des femmes attachées aux libertés et à la démocratie pour échanger sur des sujets de société et de partager des moments consacrés à exprimer leur intérêt pour « la chose publique », dont les femmes sont trop absentes. Le prochain sujet qui sera le thème de notre dîner débat du 28 janvier, « libertés et communautarismes », sera introduit par plusieurs femmes de parcours très différents, avant de donner lieu à un débat où toutes celles qui le souhaiteront partageront leur expérience et leur vision de ce sujet. Les évènements que nous organisons sont annoncés sur la page Facebook « Femmes Libérales Démocrates ».
Qu’est ce qui a motivé cette démarche ?
En tant que femme républicaine, il m'est apparu essentiel de m'engager en politique à un moment où a classe politique française me semble gravement déconnectée de la société civile. C'est ainsi que j'ai rejoint le Parti Libéral Démocrate présidé par Aurélien Véron et dont je suis honorée d'être désormais la secrétaire générale. Dans notre formation, comme dans toutes les formations politiques et tout particulièrement du centre et de droite, nous constatons un déséquilibre important de la participation hommes/femmes et ce ne sont pas les mesures coercitives relatives à la parité qui résoudront cela. Comme toujours lorsque les lois sont imaginées en dehors de tout cadre pratique, ces dernières ont un effet en partie contreproductif puisqu’elles jettent l’opprobe sur la légitimité des responsabilités politiques assumées par les femmes : ont-elles accédé à ces responsabilités pour leurs compétences ou du fait de leur qualité de femme? Les femmes font l’objet de discrimination tant en politique que professionnellement, mais l’instauration de contraintes paritaires ne permettra pas d’inverser cette tendance.
La plupart des femmes ont des journées lourdement chargées par le cumul de leurs engagements professionnel et privé (les femmes assument encore les 2/3 des tâches domestiques) et la culture française est encore culpabilisante pour les femmes qui ont des « ambitions » politiques. Elles se sentent trop souvent peu légitimes à exprimer publiquement leur opinion et, a fortiori, pour celles qui seraient tentées de s’engager, à se soumettre au suffrage des électeurs. Beaucoup d’entre elles estiment également que l’engagement politique exige de trop grandes compromissions au regard de leurs exigences de transparence et d’intégrité. Avec d’autres femmes cadres du Parti Libéral Démocrate, dont Dominique Baud, Lydie Zhu, Alexandra Lupin, Emmanuelle Gave et Florence Moussu, et l’association Féminin Politique, nous avons constaté qu’en revanche, les femmes avaient manifestement plaisir à échanger sur la vie politique et prenaient conscience, pour celles qui en doutent, de leur parfaite légitimité à s’exprimer, voire à s’engager, dès lors que cet espace de débat et d’action leur est ouvert. C’est la raison pour laquelle nous avons songé à organiser ces moments de convivialité, ouverts à toutes les femmes, qui souhaitent participer aux échanges de ces dîners-débats sur des sujets politiques et de société. C’est un début…
Quels sont les enjeux, pour vous, de la participation des femmes à la vie politique ?
Encourager la participation des femmes dans la vie politique doit être une préoccupation pour tous les acteurs publics au premier rang desquels les partis politiques et les medias. Les élus ont besoin de retrouver la confiance des français, ce qui implique un renouvellement de la classe politique (et la fin du cumul des mandats, autre sujet…) et une meilleure représentativité de la société civile, de la diversité… et des femmes. Actuellement au 69eme rang de la proportion féminine au parlement sur 190 pays et avec 27 % des sièges à l’assemblée nationale, la France est très loin du compte pour ce qui concerne les femmes. Nous sommes un parti jeune et donc à même de relever ce défi de la parité en ce qu'il inclut aussi une modernité des comportements.
Qu’attendez vous du développement de ce mouvement ?
Nous espérons que ces dîners débats et tous les mouvements similaires attentifs à l’implication des femmes donneront envie aux femmes de venir débattre librement, de prendre confiance dans leurs convictions et à terme d’inciter certaines à s’engager dans l’action publique, au PLD pourquoi pas ? En ce qui concerne le PLD, mon souhait le plus cher serait que les femmes libérales soient de plus en plus nombreuses à nous rejoindre, à oser prendre la parole car c'est dans cette mise en commun de nos richesses de vies, de nos parcours différents d’hommes et de femmes soucieux de réconcilier les intérêts individuels et collectifs, que nous construirons ensemble une action libérale moderne et respectueuse des droits de tous. Les femmes y ont d’autant plus leur place que dans tous les pays du monde et dans toutes les périodes de l’histoire, les femmes ont joué un rôle fondamental dans la défense des libertés.