Bonjour Eddy Monard, Capitaine et Armateur de la Bodega en Seine. Merci de nous accueillir sur votre magnifique Bateau dont le design suscite l’admiration de tous les rouennais qui se promènent en bord de Seine.
Comment définissez-vous votre bateau ‘La Bodega en Seine’ et quelle est sa vocation ?
La ‘Bodega en Seine’ est un lieu de réception nouveau sur Rouen, où j’ai voulu faire quelque chose d’assez sympa et luxueux qui accueille toutes sortes de clientèles, que ce soit l’entreprise ou le particulier, y compris les anniversaires, les soirées à thèmes et encore de temps en temps les bars. Il s’agit d’un lieu modulable pour essayer de toucher un maximum de personnes et d’arriver à faire tourner au mieux la boutique.
Quelle est la capacité d’accueil de la Bodega ?
Debout sa capacité d’accueil est de 199 personnes et à table sa capacité est de 135 personnes.
Où se trouve la ‘Bodega’ à Rouen ?
Elle est située au pied du Pont Jeanne d’Arc Rive-gauche, mais je souhaite bientôt aller sur la rive droite, qui est plus fréquentée. Maintenant il faut patienter encore un peu avec le Port de Rouen.Pourquoi le passage d’une rive à l’autre, qu’est-ce que cela peut changer ?
Tous les promeneurs fréquentent la rive droite parce que les quais sont refaits. Cela me permettrait d’avoir une double activité, c’est à dire en plus de la vocation de la semaine, faire le week-end du bar, pour faire plaisir à tous les passants, tous les rollers, tous les coureurs à pieds, les gens qui se promènent sur les quais en fait. Et aujourd’hui personne ne se promène sur les quais de la Rive gauche. De plus avec mon emplacement, j’ai 3 mois de contraintes, liés à la Foire
St-Romain et aux 24h motonautiques, qui m’empêche de travailler dans de bonnes conditions sur l’année. Rive droite je pourrais travailler 12 mois dans l’année au lieu de 9 actuellement sur la Rive gauche.‘La Bodega en Seine’ se remarque par son design soigné en blanc et bleu, mais en remontant dans le temps, nous voudrions connaître l’origine de votre réalisation ?
Quand j’étais gamin, je faisais de l’aviron sur la Seine, à l’Ile Lacroix, et j’ai toujours aimé partager des moments forts après l’effort. Faire un peu la fête avec les amis et recevoir. Un jour, j’ai eu un coup de foudre pour l’achat d’un bateau. Au début je me suis dit que j’allais en faire un bateau logement. En fin de compte j’en ai fait un lieu de réception pour contribuer à la reconquête des quais de Rouen qui me tenait à cœur depuis l’âge de 14ans, soit un peu plus de 20 ans maintenant. La Seine a toujours été mon jardin, là où j’ai rencontré tous mes amis, ma famille. Elle représente aussi les vagues, les odeurs, la lumière sur l’eau aussi qui sont des moments forts….c’est ma vie en fait ! Il y a ce coté atypique. D’être sur l’eau, il y a un air de repos, de vacances toute l’année, que je ne retrouve nul part ailleurs.
Pour réaliser votre projet audacieux quels ont été les appuis et les partenaires ?Les appuis, cela a été mes amis principalement de l’aviron, qui sont de tous âges et qui m’ont soutenus moralement et qui m’ont donnés des conseils.
Et après malheureusement au niveau de la Mairie, de la Région ou de la Chambre de Commerce et du Conseil Général, cela n’a pas été facile. Je n’ai pas eu trop d’aide. J’ai juste eu un prêt de 10 000€ à taux 0. C’est la seule aide que j’ai pu avoir de la Chambre de Commerce. C’est un goutte par rapport au projet.
Mon projet relève plus d’une volonté de ma part car j’ai le goût de l’effort. Comme le sport où l’on se met un objectif et où il faut l’atteindre. Ne jamais abandonner et persévérer…maintenir une pression auprès du Port de Rouen et de la Mairie.
Votre bateau est à l’origine une péniche classique de 38.50m dite Freycinet. Or rien ne le montre
actuellement. Quelle a été la transformation nécessaire pour passer d’une ancienne carrosserie à un bâtiment haut de gamme ?La première chose a été de prendre un architecte fluvial, et aussi un expert fluvial pour élaborer les plans et mettre le bateau aux normes d’un établissement recevant du public. Après j’ai dessiné le bateau à l’intérieur, en m’étant donné des objectifs au niveau des salles de réception et des terrasses. Puis j’ai travaillé conjointement avec l’architecte. Ensuite, j’ai géré la partie maître-d’œuvre qui représente 50% des travaux.
Quels sont les problèmes que vous avez rencontré à partir du moment où ont commencé les travaux, jusqu’à l’ouverture de la Bodega en Seine ?
D’abord, d’essayer de respecter le cahier des charges et le calendrier, par rapport au ‘business plan’ et par rapport aux engagements que l’on a avec les banques. Il y a des délais, et sur les bateaux il y a toujours des retards de chantiers. Il fallait être présent au quotidien auprès des entreprises et des salariés, qui ont travaillés sur le bateau. Tout contrôler et ne jamais faire confiance !
Ca n’a pas empêché que j’ai eu des retards, mais je pense que j’ai pu limiter la casse, en fait, et on a réussi à sortir un très beau bateau en moins d’un an et demi.
Quel accueil les rouennais ont-ils réservé à la Bodega ?Au départ, les clients ne connaissaient pas le bateau. Une fois les pieds dessus, ils sont tous étonnés par rapport à l’ambiance du bois et de la verrerie mais encore de tout ce qui est inox. Egalement au niveau du design : les bars, la terrasse panoramique à l’étage, où l’on embrasse tout Rouen, la salle du bas où l’on a les pieds dans l’eau. Cela donne l’impression d’être assis sur l’eau et d‘avoir une autre vision de Rouen qui est quelque chose d’unique.
Y-a-t-il des clients fidèles, qui ne quittent plus la Bodega et y reviennent fréquemment ?
Aujourd’hui ce n’est pas le cas parce que mon activité première c’est la location de salle, donc la réception. Cela représente un budget avec la location du bateau auquel il faut rajouter le traiteur et d’éventuelles animations : de la magie, des musiciens, des animations de Casino, des pokers, des clowns pour les arbres de Noël, ou encore des musiciens.
Le seul moment aujourd’hui, où j’arrive à fidéliser une clientèle, c’est quand j’organise une fois par mois des soirées sur le bateau. Ils reviennent pour danser sur le bateau et boire un verre.
Comme ce soir par exemple où il y a un groupe de Jazz Manouche…
Oui effectivement, et ensuite un DJ qui va permettre de faire la fête jusqu’à 4h du matin. Ca va être très sympa, ça va être une très très belle ambiance ! En plus on attend du monde.
Si j’étais sur la rive droite, je pense que je pourrais faire ça tous les week-ends. Et je pense que les rouennais n’attendent que ça de faire la fête sur l’eau.
Quelle est l’évolution entre le 1er jour de la Bodega et aujoud’hui ?Il y a eu beaucoups d’évolutions. En fait, je me remets en question tous les jours. Il est nécessaire de s’adapter à la clientèle, du fait que mon activité est saisonnière, liée aux activités de la rive-gauche. Récemment j’ai changé ma manière de travailler, en ouvrant la porte à tous les traiteurs, au lieu de référencer 5 traiteurs. J’essaye aussi d’améliorer le bateau. Pour les particuliers, je m’adapte à leurs budgets. Je fais en sorte de leur faire plaisir pour qu’ils aient plaisirs sur le bateau.
Avez-vous des projets avec l’Armada ?
Il va y avoir beaucoup de concurrence, environ une soixantaine de bateaux de réception comme le mien. Je suis un peu excentré de l’Armada. Cela me donne des difficultés aujourd’hui pour remplir mon bateau en location de salles. Donc je maintiens la location de salle, mais si toutefois j’ai des dates de libres, je ferais des soirées au bar pour les rouennais.
Après l’Armada qu’elles sont les perspectives d’avenir de la Bodega en Seine ?
Je souhaites maintenir pendant 15 jours l’Armada sur la Bodega. Le mois d’août sera beaucoup plus calme et je vais faire en sorte de le mettre sur la rive-droite. Vous dire quand, je ne sais pas encore. Cela dépend du Port Autonome.
Merci beaucoup Eddy Monard et tous mes vœux de réussite pour la Bodega en Seine, qui est une fierté pour les rouennais !
Votre site et comment vous contacter :
http://www.labodegaenseine.com/