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Éloge du fumeur

Publié le 28 janvier 2013 par Copeau @Contrepoints

Fumer est avant tout un plaisir avant d’être une addiction, celui de sentir de la fumée chaude et épaisse sortir de sa bouche.

Par Victor Lamotte.
Un article du Cri du Sorbonnard.

Éloge du fumeur
Voilà, nous y sommes… Récemment, la ville de New York a interdit aux fumeurs de s’en griller une dans les parcs municipaux, les plages et dans certains lieux touristiques tel que Time square sans aucun autre motif que cet argument hypocrite qu’est le tabagisme passif. C’est d’autant plus absurde que chacun sait pertinemment qu’un embouteillage avec ses rejets de dioxyde de carbone crée plus de pollution atmosphérique qu’une pauvre cigarette se consumant au milieu de cette immensité urbaine. Cette mesure qui s’inscrit pleinement dans le sillon de la modernité avec son culte du corps et de la santé constitue un nouveau recul pour les libertés publiques. Est-ce la dernière étape avant l’interdiction totale ? Peut-être assisterons-nous à de grandes chasses aux fumeurs dans les rues de nos villes. La cigarette appartiendrait-elle définitivement au passé à la manière des mines de charbon en Lorraine.

Il paraît utile de savoir que si les pouvoirs publics veulent empêcher les administrés de fumer en dépit de la liberté de chacun de disposer de son corps, c’est avant tout pour des raisons économiques. En effet, ni l’État, ni les patrons ne souhaitent prendre en charge l’assurance maladie pour des chimiothérapies longues et coûteuses. Apparemment les taxes prohibitives ne permettent pas de remplir suffisamment les comptes de la sécurité sociale. Ainsi les employeurs et les politiciens désirent un monde où les travailleurs sont efficaces et performants, toujours dans cette optique folle qu’est la croissance infinie des richesses matérielles. De cette façon, un fumeur, soit quelqu’un de potentiellement cancérigène, entre en pleine contradiction avec cette logique productiviste colportée par le gouvernement.

On peut regretter le temps où tout sentait le tabac : les bureaux, les foyers, les vêtements ; cette époque où l’on pouvait même fumer au cinéma. Il faut dire que personne n’osait s’offusquer de cette ambiance enfumée, tout cela paraissait strictement normal. Il suffit de regarder un épisode de la série Mad Men pour comprendre combien la cigarette était banalisée ; elle faisait pleinement partie du décor. Mais les choses ont bien changé. Maintenant les gens hurlent aux loups quand une femme enceinte tente d’allumer une clope. L’interdiction de fumer dans les lieux à usage collectif oblige les fumeurs à vivre comme des clandestins en périphérie du bâti.

Les petits esprits ont du mal à comprendre pourquoi un produit si dangereux a autant de succès malgré son coût exorbitant et pourquoi la consommation de tabac continue de se maintenir malgré la présence de photos sordides sur les paquets. La réponse à cette énigme se trouve dans la dimension hédoniste et conviviale de la cigarette. Fumer est avant tout un plaisir avant d’être une addiction ; celui de sentir de la fumée chaude et épaisse sortir de sa bouche ; un plaisir qui se partage avec les amis ou se déguste dans le silence d’une solitude assumée. Pour conclure, je dirai à toutes les associations qui luttent contre le tabagisme qu’il est illusoire de vouloir interdire la cigarette tant que l’on n'aura pas trouver un produit de substitution, mis à part le chewing-gum bien sûr.

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