L'Afrique des sculpteurs sur sable !

Publié le 08 avril 2008 par Chantal Doumont

Par la magie de l'art de 24 sculpteurs sur sable venus des quatre coins du monde, l'Afrique, ses habitants, rites, animaux et légendes sont transposés sur la plage du Touquet (Pas-de-Calais) jusqu'à fin août. 

Cette brigade internationale a travaillé d'arrache-pied pendant deux semaines jusqu'au 5 avril avec un sable spécial (aux grains carrés) provenant de la carrière belge de Saint-Guibert, pour façonner ces quelque 200 sculptures regroupées en scènes évocatrices. 

Selon Jaap Cast, responsable de la société Art Litium qui emploie ces sculpteurs, "une préparation documentaire rigoureuse a permis de présenter des scènes conformes à la réalité". 

Ici, ce sont les rites initiatiques des jeunes Masaï (Kenya) avec leurs parents qui prélèvent du sang sur un boeuf -sans le tuer- pour s'en nourrir. Là, ce sont des Dogons (Mali) dans une maison à palabres interdite aux femmes et plus loin ce sont les géants Dinkas (Soudan) qui pêchent dans les marais avec des nasses, voisinant avec les tout petits Pygmées. 

Des pièces monumentales reproduisent une falaise troglodytique des Dogons et un palanquin transportant un roi Achanti (Ghana) couvert d'or et sa cour. 

La faune est très présente avec -clin d'oeil pour les enfants- un Tarzan au milieu des singes. 

"Il faut des travaux préparatoires avec dessins des scènes et des coffrages pour durcir le sable. Ensuite, la durée d'exécution est variable. Je peux faire un personnage simple en deux heures et demie mais pour des représentations monumentales, on se relaie avec chacun sa spécialité", précise le sculpteur ukrainien de Kharkov, Oleg Masalytine. 

Contrairement à la plupart de ses camarades, il n'est pas spécialiste de la sculpture sur sable. Il sculpte avec tous les matériaux (argile, bronze, pierre, glace) mais trouve que le sable est "très agréable à travailler et permet de fignoler les détails". 

Quelques-uns des sculpteurs resteront au Touquet pendant toute la durée de l'exposition pour effectuer les travaux de restauration indispensables. Même si ce sable très compacté forme des blocs durs, les aléas climatiques (pluies violentes, bourrasques) ne sont pas sans provoquer des dégâts. 

Le parcours fait l'objet d'un accompagnement sonore adapté et peut être illuminé pour des "nocturnes". 

La première édition de cette manifestation l'an dernier avait été consacrée à l'Egypte antique et avait attiré 120.000 visiteurs. 

(Digue du Touquet près de l'Aqualud, tous les jours de 10H00 à 18H00, entrée: 6 euros réduction le matin, pour les enfants, seniors et groupes

Bertrand BOLLENBACH

AFP