Pour saluer la sortie aux éditions Argol de Les Commourants, un long poème de Jude Stéfan, Jude Stefan qui vient aussi de publier Pandectes chez Gallimard
adieu jusqu’au revoir
à dieu vous recommande
à Lucifer son ange
sidis et spahis
tandems et side-cars
firent l’enfance
sévices et fillettes
comme nord et sud
neiges et sodas
est et ouest
le suroît la toundra
main de la nourrice
à l’orée des fleurs
sur trottoir de l’aïeule
tapioca et tombola
en la vie brève et lente
oubliés le sampi le kappa
au pré fluvial
Gitanes étendent leur linge
Vaches défient l’abattoir
perdu le nom des Anges
une cloche hèle les vivants
voltigeurs dans les cintres
avant le gras des cadavres
mais
poussières s’amoncellent
ongles repoussent ou bien
Si
l’on rattrape la lune basse
la boule de feu est la même
chaque matin
ou si jamais apparut œil à double pupille
par ces gels tempestifs
né jadis à la mort de Répine & Pascin
1930
situable entre Pascal et Pascin
– du Néant aux Fesses replètes –
et les Agents aux crampons escaladeurs
les poteaux blancs dégarnis de filets
Cheminées comme une angoisse
hurlant au Vide
en sarraus noirs et pompons
les Enfants morveux ahuris
[...]
Jude Stéfan, Les Commourants (ou longpoème d’adieu), éditions Argol, 2008, p. 11-15.
contribution de Tristan Hordé