France-Estonie: bilan d’une rencontre

Publié le 08 avril 2008 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

Nicolas Sarkozy a reçu à l’Elysée le président estonien, Toomas Hendrik Ilves. Retour sur le sommet de l’OTAN et perspective d’un partenariat dans le domaine de l'énergie nucléaire.


ECLAIRAGE RELATIO
L'Estonie est une démocratie parlementaire depuis le rétablissement de l'indépendance en 1991. Son nouveau président, Toomas Hendrik Ilves, a été élu en mars 2006.
Ministre des Affaires Etrangères de décembre 1996 à 1998, puis de 1999 à 2002, il est élu député européen en 2003, siègeant avec le groupe des socialistes européens. Il a été tout au long de son mandat le premier vice-président de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen.
Nicolas Sarkozy a souhaité rencontrer ce chef d’Etat qui porte des nœuds papillons « comme son père avait l’habitude d’en porter », pour envisager un partenariat dans le domaine de l’énergie. Leur entretien a duré plus d’une demi-heure. L’occasion pour le président estonien de revenir sur le sommet de l’OTAN.
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L’Estonie est membre de l'OTAN depuis le 29 mars 2004. Ayant adopté une attitude prudente face à la Russie, l'Estonie compte sur l'OTAN pour protéger son espace aérien et sur l'Union européenne en cas de crise internationale.
La République estonienne a participé à plusieurs missions à l'étranger sous le commandement des Nations Unies ou de l'OTAN. Ces forces sont présentes en Afghanistan et un contingent est impliqué dans la guerre en Irak. Elles font partie de la KFOR au Kosovo et de la Force intérimaire des Nations unies au Liban.
L'OTAN envisage la mise en place en Estonie de son futur centre cybernétique de défense.
Les forces militaires de l'Estonie ont introduit une nouvelle formation basée sur la cyberguerre et la défense des infrastructures électroniques essentielles à la république d'Estonie.
Actuellement la principale organisation de cyber-défense estonienne est le CERT (Computer Emergency Réponse Team of Estonia), créée en 2006, comme organisation en charge de la gestion des incidents de sécurité dans des réseaux informatiques estoniens. Son but est de réduire le plus possible les dommages liés aux incidents de sécurité en répondant efficacement aux nouvelles menaces.
L’Estonie est connue pour être un des premier pays au monde dans l'innovation et l'usage des nouvelles technologies ce qui lui vaut le surnom d'e-Stonie (ou e-Stonia). C'est en Estonie qu'à été mis au point le logiciel Skype qui compte déjà plus de 115 millions d'utilisateurs. C'est également en Estonie qu'à été créé le logiciel peer-to-peer Kazaa téléchargé par 389 millions d'internautes. Depuis 2005 les Estoniens votent en ligne, possèdent leur carte d'identité électronique, pratiquent une informatisation poussée des cursus scolaires, le paiement par téléphone mobile y est généralisé, 80% des contribuables déclarent leurs impôts en ligne...   L'Estonie a connu une série de cyber-attaques qui ont commencé le 27 avril 2007. Les dirigeants estoniens attribuent ces attaques aux autorités russes qui démentent. Le 14 Juin 2007, les ministres de la défense de l'OTAN ont tenu une réunion à Bruxelles, publiant un communiqué sur une action immédiate commune. Le 25 Juin 2007, le Président estonien Toomas Hendrik Ilves a rencontré le président des Etats-Unis, George W. Bush. parmi les sujets abordés, il y avait notamment les attaques sur l'infrastructure électronique estonienne. Ces attaques ont provoqué, dans un certain nombre d'organisations militaires mondiales, une reconsidération de l'importance de la sécurité de réseau dans doctrine militaire moderne. Ces actions ont permis de mettre fin aux attaques à l'automne 2007.
Un partenariat dans le domaine de l'énergie nucléaire.
Nicolas Sarkozy a proposé lundi au président estonien Toomas Hendrik Ilves, un partenariat dans le domaine de l'énergie nucléaire.
(Avec Reuters) La France et l'Etat balte "ont des approches convergentes" sur la question de l'énergie a déclaré l’Elysée : "Le président de la République a offert au président estonien la possibilité d'une collaboration en matière nucléaire".
Nicolas Sarkozy a fait valoir que la France, qui n'a ni gaz du pétrole, était indépendante à 80% pour son électricité grâce au nucléaire, qu'elle comptait sur son sol une trentaine de centrales depuis plus de 60 ans et disposait d'une expertise importante en la matière, a-t-on rappelé de même source. La France compte actuellement 58 réacteurs nucléaires.
"Le nucléaire ne couvre finalement que 17% de la consommation française d'énergie, bien loin de toute indépendance énergétique", a précisé à Reuters le porte-parole de Sortir du nucléaire, Stéphane Lhomme.
La Lituanie, la Lettonie, l'Estonie et la Pologne étudient un partenariat nucléaire portant sur la construction d'une nouvelle tranche sur le site d'Ignalina, sur le territoire lituanien. Le président estonien a déclaré que « La sécurité énergétique de l'Europe est un défi politique».
Une fiche sur Toomas Hendrik Ilves
Né le 26 décembre 1953 à Stockholm, en Suède. Un homme politique, diplomate et journaliste estonien. Président de l'Estonie depuis le 9 octobre 2006. Il passe la grande partie de sa vie aux États-Unis, où ses parents ont fui après l'occupation de l'Estonie par l'Union soviétique en 1940. Il fait ses études à l'Université Columbia de 1972 à 1976, puis à l'Université de Pennsylvanie où il obtient son MA en psychologie en 1978. De 1974 à 1979, il travaille comme chercheur au département de psychologie de l'Université Columbia. De 1979 à 1981, il est professeur d'anglais et directeur adjoint du Centre éducatif ouvert du New Jersey. De 1981 à 1982, il dirige le Centre de littérature de Vancouver (Canada). En 1983-1984, il enseigne la littérature et la linguistique estoniennes à l'Université Simon-Fraser de Vancouver. Il travaille de 1984 à 1993 à Radio Free Europe, d'abord comme analyste politique, puis comme directeur de la rédaction estonienne (1988–1993).
De 1993 à 1996, il fut ambassadeur de l'Estonie aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Ministre des Affaires étrangères de l'Estonie de 1996 à 1998 et de 1999 à 2002. Député européen depuis le 1er mai 2004, il a été tout au long de son mandat le premier vice-président de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen. Il était membre du parti Les Modérés, devenu le Parti social-démocrate estonien. Il en a démissionné en septembre 2006 après avoir été élu à la présidence de la République.
Le 23 septembre 2006, Ilves est le candidat commun de quatre partis (dont trois de droite) à l'élection présidentielle. Il n'obtient que 64 des 101 votes du parlement, le Riigikogu, soit moins que les deux-tiers requis par la constitution. C'est alors au collège électoral composé de parlementaires et de responsables municipaux de décider. Le 27 septembre, Ilves recueille 174 voix sur 345 (soit une de plus que le minimum nécessaire) contre 162 pour le président sortant Arnold Rüütel.
Il est membre du conseil d'administration du think tank Les Amis de l'Europe depuis 2005, et fut en 2005 et 2006, membre du comité exécutif de la Commission Trilatérale.
Il se marie en première noce avec Merry Bullock dont il a deux enfants Luukas Kristjan en 1987 et Juulia Kristiine en 1992. Il se remarie en 2004 avec Evelin Int-Lambot dont il a eu une fille, Kadri Keiu en 2003.
Décorations
   * Ordre des Trois Étoiles de la République de Lettonie
   * Ordre des Armoiries de la République d'Estonie, IIIe classe
   * Grand Officier de la Légion d'honneur
Une fiche sur la République d'Estonie
  L'Estonie (Eesti en estonien), la République d'Estonie pour les usages officiels (Eesti Vabariik en estonien), est un pays d'Europe du Nord, situé sur la rive orientale de la mer Baltique et méridionale du golfe de Finlande, au sud de la Finlande, au nord de la Lettonie et à l'ouest de la Russie. Ce pays est généralement regroupé avec la Lettonie et la Lituanie dans un ensemble géopolitique appelé pays baltes. L'Estonie fait partie de l'Union européenne depuis le 1er mai 2004 et a prévu d'adopter l'euro le 1er janvier 2008. Elle est membre de l'OTAN depuis le 29 mars 2004.
L'Estonie est à peine plus grande que la Suisse. C'est un pays fennique, comme la Finlande ou la Carélie (Russie), les langues fenniques font partie de la famille finno-ougrienne qui inclue les langues sames (Laponie linguistique). L'Estonie est donc abusivement appelé pays balte alors que les Estoniens ne parlent pas une langue balte et ne sont pas de culture baltes. Sur ces points, l'Estonie est bien plus proche des pays nordiques. Le terme Pays Baltes tend donc d'avantage à désigner ici un ensemble géographique que linguistique.
L'Estonie est connue pour être un des premier pays au monde dans l'innovation et l'usage des nouvelles technologies ce qui lui vaut le surnom d'e-Stonie (ou e-Stonia). C'est en Estonie qu'à été mis au point le logiciel Skype qui compte déjà plus de 115 millions d'utilisateurs. C'est également en Estonie qu'à été créé le logiciel peer-to-peer Kazaa téléchargé par 389 millions d'internautes. Depuis 2005 les Estoniens votent en ligne, possèdent leur carte d'identité électronique, pratiquent une informatisation poussée des cursus scolaires, le paiement par téléphone mobile y est généralisé, 80% des contribuables déclarent leurs impôts en ligne...
Relations avec l’Union européenne
   * Le 22 novembre 1995 l'Estonie présente la question d’adhésion.
   * Le 10 décembre 1999 l'Estonie ouvre des négociation d'adhésion terminées le 13 décembre 2002.
   * Le 14 avril 2003 le Conseil européen approuve l’adhésion.
   * Le 16 avril 2003 l'Estonie signe le Traité d’adhésion en vigueur du 1er mai 2004.
   * Le 14 septembre 2003 le 68.9% des estoniens approuvent l'adhésion par référendum.
   * Le 21 décembre 2007 l'Estonie entre dans l'espace Schengen[6].
L'Estonie est une démocratie parlementaire depuis le rétablissement de l'indépendance en 1991.
Le mandat du Président de la République est de 5 ans. Il est élu au premier tour de scrutin par le Riigikogu (parlement) s'il obtient la majorité des deux tiers, et au second tour, si nécessaire, par un collège électoral composé des 101 députés du Riigikogu et d'un nombre d'élus locaux défini à chaque nouvelle élection. Son principal pouvoir est de nommer le Premier ministre qui doit obtenir la confiance du Riigikogu.
Cinq partis politiques sont actuellement représentés au Riigikogu depuis les élections de 2007 et ont donc dépassé le seuil d'éligibilité de 5 %. Le Riigikogu est le nom estonien du parlement monocaméral de l'Estonie. Il comprend 101 députés, élus tous les quatre ans. L'Estonie étant une république parlementaire, le Riigikogu est le principal acteur du pouvoir estonien.
Riigi- vient de l'allemand Reich (État) et -kogu vient d'assemblée en estonien.
Les premières élections eurent lieu en 1920. Jusqu'en 1938, 5 autres élections se déroulèrent sur la base de trois différentes constitutions. Depuis 1922, les sessions du Riigikogu ont lieu dans le château de Toompea où une aile a été reconstruite pour devenir le bâtiment du parlement. En 1992, après 50 ans d'occupation soviétique, de nouvelles élections eurent lieu selon la nouvelle constitution adoptée durant l'été 1992.
Le Riigikogu est entièrement équipé de matériel de vote informatique, les résultats sont transmis via internet et donc directement accessibles aux citoyens. Sa présidente actuelle est Ene Ergma de l'Union Pro Patria et Res Publica (qui remplace Toomas Varek du Parti du centre en avril 2007).
L'armée estonienne est de constitution récente. En 2006, 2% du PNB était consacré à la défense soit un budget de la défense de 214 millions de dollars US contre 155 millions en 2002. L'armée de l'air possédant plusieurs hélicoptères et avions légers de transport ainsi qu'une centaine de batteries anti-aériennes, son réseau radar est relié à celui de l'OTAN.