Me voilà tout juste rentré du Winter Trail à St Pierre de Chartreuse. Une participation décidée un peu au dernier moment, et surtout dans l'optique de voir des amis, du beau paysage et d'aligner quelques kilomètres.
Le principe du week-end est un pendant hivernal des 3 jours de Chartreuse que j'avais couru il y a deux ans: un kilomètre vertical dans la neige (bien entendu) pour se mettre en jambe le samedi en fin d'après-midi, puis un 29 (ou 10) kilomètres, dans la neige également, le dimanche matin, saupoudré, c'est le cas de le dire, de 1550 m positifs. Bref un bon week end d'entraînement tout de même!
Fraîchement arrivé à St Pierre, en compagnie de la joyeuse équipe d'organisation de SMAG, je récupère doucement des virages de la route et discute à droite et à gauche, lorsque je me rends compte que le départ du kilomètre vertical n'est pas à 16 h 30 comme je le pensais mais bien à 16h. Le problème c'est que la ligne en question n'est pas dans St Pierre même mais un peu en contrebas... Je descends donc le Kilomètre qui m'en sépare mais croise le peloton déjà étiré. J'ai raté le départ! Cela ne m'étais jamais arrivé de toute ma vie de coureur, à part une fois où ce n'était pas de ma faute (au Raid cromagnon, où mon collègue Bruno Poirier et moi devions être conduit sur la ligne par des organisateurs assez peu soucieux des horaires...)! Bon, je ne suis pas hyper motivé par cette grimpette mais quand même! Je laisse donc passer une grosse partie du peloton avant de m'y glisser. J'ai du les croiser environ 2 minutes après le départ...
Après quelques passage dans la poudre pour doubler un peu et reprendre à peu près ma place dans la ribambelle de coureurs à l'assaut de la pente, je grimpotte à un petit rythme, pas trop vite ni trop lamentable quand même. Je me sens plutôt bien mais j'ai du mal à monter dans les tours. Comme ce n'est pas non plus l'objectif de l'exercice pour moi je continue mon bonhomme de chemin. La neige n'est pas trop molle et les appuis sont corrects, la pente marque quelques replats, c'est un long KMvertical. Enfin, j'arrive sans encombre particulière en haut. J'ai mis 1h08 pour grimper, sans trop me fatiguer.
Photos: Laurent Llopis.
Je discute un instant avec Joel Archer, un coureur qui m'avait accompagné un joli bout d'étape sur le St Jacques, juste en quittant Le Puy, puis descend tranquillement vers le village en compagnie de mon ami photographe Laurent Llopis. Le jour se couche doucement sur le massif, c'est plutôt joli.
Le lendemain, on prend presque les mêmes, plus pas mal d'autres et on recommence. Je discute encore avec pas mal d'amis, qui me demandent bien sûr souvent des nouvelles de mes bras, me fait prêter une paire de bâtons (finalement, vu l'allure pressentie et ce que risque d'être le terrain...) par Julien Chorier (qui finira 4e après sa 3e place de la veille)et cette fois-ci pars à l'heure, avec l'ensemble des coureurs!
Commence alors un trimballage d'une grosse douzaine de kilomètre dans une neige profonde et lourde. Je n'aime vraiment pas ça. Ma grande foulée et mon grand pas sont totalement inefficaces dans ce terrain si difficile à gérer. J'ai beau essayer, rien à faire. J'en prends vite mon parti et tente d'avancer vaille que vaille, sans trop me fatigué. Bon, je ne suis tout de même pas à la fête et ne goûte guère à ce parcours où les yeux rivés sur une trace de neige démolie par les passages, je tente de ne pas reculer.
Cela va durer jusqu'au col du coq , le point culminant de la course. Dans la descente, nous retrouvons une neige mieux damée. Les appuis sont enfin un peu plus sûrs. Je vais de mieux en mieux. Dans les dernières pentes, je peux enfin retrouver mon long pas de "pèlerin rapide" que j'affectionne et je rattrape ainsi gentiment quelques coureurs, dont mon ami Georges à la légendaire moustache, juste avant l'arrivée. J'ai pris tout de même un peu de plaisir dans cette belle deuxième partie de course et je ne suis pas trop fatigué non plus à l'arrivée. L'objectif de faire un bon week-end de "sortie longue" est donc atteint.
Celui de passer un bon week-end tout court l'est tout autant, puisqu'après la course je discute agréablement avec pas mal de monde, notamment Stéphane Vandroux, qui m'avait accompagné le long d'une étape bien pluvieuse au début de mon St Jacques, ou encore Julien, le responsable marketing de Raidlight, avant de goûter et de comparé les deux génépis apportés par Daniel, qui a toujours ça dans son sac. Avec toute cette débauche d'énergie dilapidée dans la neige profonde, je pense l'avoir mérité!