17h34 viendra ou ne viendra pas ?
Parfois, j'ai l'impression d'être une marionnette suspendue entre les fils qu'il peut tirer à sa guise. Et pourtant, je n'ai aucune envie de m'en défaire. Même si je pense que dans deux heures, je maudirais Bones, j'aime bien cette attente. Cette sensation de me dire : peut être ou peut être pas. C'est comme une excitation latente qui me fait sourire. Je sais qu'après quand elle n'est pas satisfaite, et que je me sens frustrée et abusée par ses " peut être " je le maudis... Et la colère remplace les sourires.
Il me manque. J'aimerai le voir. le sentir. le toucher. entendre sa voix. le faire braire.
L'attachement est une émotion intrigante. Surtout quand elle est à sens unique. Elle a ce quelque chose d'unique, de mystérieux...
" Et toi ? alors ta vie amoureuse ? "
Amusant, comme je ne sais plus quoi répondre maintenant. Mon sourire " poker " fait que c'est impossible de duper quiconque... Mais, j'ignore quoi répondre désormais. Parce que finalement, j'ai l'impression que personne ne comprend, et tout le Monde juge.
Les amis voudraient que les relations rentrent dans des cases. Ou qu'elles se classifient selon les idéaux qu'ils se font pour eux et pour les autres. Et concevoir qu'on puisse tenter de vouloir juste une relation honnête même si elle sort des sentiers battus leur ai étranger.
Avant, je cherchais des mots pour définir cette relation. Je cherchais des mots pour comprendre pourquoi moi. Pourquoi lui. Je cherche plus. Je me contente de voir, observer... sans prise sur le temps.
" Tu es incapable de t'attacher à quelqu'un, alors te voir marier à quelqu'un j'y crois pas une seconde. Mais bon, je ne te voyais pas mère non plus. Et puis, qui sait, si tu te maries, je suis sure que je serai témoin à ton mariage. "
Ce qui est drôle, c'est que les gens qui me connaissent ne me voient jamais en couple... Et le passé ne peut que leur donner raison. Et les hommes eux ont toujours cette même question : " pourquoi t'es restée autant de temps célibataire ? ".
C'est étrange. Pas un seul ne me croit vraiment. La vérité dérange.
Et le plus drôle c'est quand je songe au décalage entre la vision qu'avait les gens de moi avant... et ce que j'ai compris avec la grossesse. J'avoue que je pensais pas avoir cette réputation. Alors même que je ne sors jamais. Et que mes relations se comptent sur les doigts d'une main. J'ai été surprise d'entendre l'image qu'on avait de moi de la bouche des gens qui comptaient.
Bones, lui, me fait penser à un rêve... quand il est là, même s'il peut me rendre triste... je souris facilement. Sans fausseté. J'ai aucun rôle à jouer. Rien à prouver. Trop imparfaite. Trop abîmée. Trop orgueilleuse. Et finalement, c'est pas plus mal. De se sentir soi dans une relation. Ne rien attendre réellement de l'autre. On attend toujours quelque chose... mais ne rien vouloir de plus que ce que l'autre est capable de donner.
Étrangement, même si je me refuse à vouloir, croire... même si je ne veux pas voir plus loin que le temps qui passe... je mentirais si je disais que je n'ai jamais pensé à " un après ". Rupture ou Suite de vie. Dans ces cas là, j'écris tout ce qui me passe par la tête, tout ce que j'imagine. Pour ne plus y penser. Pour ne plus avoir le droit d'y penser. Et juste vivre au présent.
Le pire c'est que je connais mes règles de vie...
Et que je sais que si je rompais, quel qu'en soit la raison, je ne pourrais jamais le revoir.
Pourtant, parfois, je me surprends à ne pas agir en petite amie, mais en " bonne copine "... pas le bon rôle. Mais, bon, celui qui semble le plus évident, quand on se dit " la fin est quand ? " et qu'on ne veut pas qu'elle arrive mais qu'il faut que chacun tire un enseignement de la relation. Sur lui, sur les autres...
Des fois, quand cela fait trop longtemps qu'on ne se voit, quand les doutes reviennent en force, quand la colère est à son apogée... J'ai peur. Peur de vouloir dire " stop ". Peur d'entendre les mêmes mots.
On a beau savoir qu'on se relèvera qu'on est assez fort...
Je crois que ce qui effraie c'est de perdre quelqu'un qu'on estime.
De s'être trompé. Ou d'avoir l'impression que tout ceci n'était qu'un rêve. Joli rêve. Mais un rêve quand même. Dont il faudra se défaire pour avancer et ne pas rester dans le passé.
Enfin, je pensais être plus maligne que cela
Y a des fois, j'aimerai me réveiller certains matins avec 79 ans, et devoir voir ma vie défilée... ce que j'ai vécu. Les gens que j'ai rencontré. Les hommes qui ont partagés ma vie. Être capable de voir le monde, ses joies et ses peines défilées devant mes yeux en me disant : est ce cela le vécu ? est ce que j'en garde un bon ou un mauvais souvenir ? que m'as apportée cet élément de mon passé ? que m'apporte le présent ? est ce qu'il y a encore à vivre ?
Ou peut être ai je peur d'ouvrir les yeux.
Même si j'ai l'impression de voir clair, peut être que je me trompe. Peut être ai je tord. Peut être Bones a t'il raison quand il dit que je devrais douter de la confiance que je place en lui. Peut être que j'ai peur d'être trahie. D'une manière ou d'une autre.
Et que c'est peut être pour cela que je ne veux pas me réveiller de ce rêve.
Et juste continuer à fermer les yeux sur mes émotions, ne jamais les reconnaître, ne jamais rien avouer... rester dans l'incertitude en toute chose. Pour ne rien admettre et donc croire. Pour continuer à vivre comme il le dit si bien, comme si je l'avais créer.
Étrange, quand on sait que c'est moi qui n'existe pas.
Aileen.