Pas évident pour les ressortissants étrangers souhaitant jouer au golf ou plus précisément participer à une compétition faute d’handicap compatible. Souvent, il faut déjà s’armer d’une licence française (entendez vous le bruit de la caisse enregistreuse de la fédé ?) puis vient le problème de l’handicap. D’après plusieurs témoignages, seule la France a mis l’handicap de départ à 54. Peut-être pour ouvrir le golf a plus de monde possible, intégrer les débutants sur les parcours, ne pas obliger les joueurs à obtenir un handicap de 36 pour pouvoir jouer, bref, bonnes raisons ou pas, la France a décidé de mettre la barre plus loin que les 36 du niveau international. On pourrait se dire, ce n’est pas grave puisque chacun est libre de jouer. Et bien pas comme il faudrait pour les expatriés (ou autres ressortissants) car prenons exemple sur un joueur français qui joue dans le club de Kuala Lumpur pour oublier le stress du trading à la Société Générale. Il a un handicap de 15 là-bas. Il rentre pour les fêtes en France et veut faire une compétition avec ses amis sur le sol des vaches. Son pro lui a fait une lettre certifiant que son handicap est de 15. Arrivé au bureau d’enregistrement de la compet au golf de Gazouillis-les-Piafs, à défaut d’une compétition en France, on lui met l’handicap de 54. Explications, papier d’un pro officiel, rien ne fera changer d’avis l’enregistrement avec les excuses ou prétextes évoqués par Régine à l’accueil « on prend le chiffre de la fédération, on ne peut pas changer, vous n’êtes pas classé ici, vous avez 54 ». Alors voilà notre pauvre joueur qui prévient ses partenaires de son réel handicap car souvent il est bien obligé de remporter la compétition avec un score propre à son niveau mais bénéfique pour l’handicap imposé. Il est souvent lynché par les autres joueurs qui demandent mais comment il a fait pour gagner, quel est son véritable handicap, pourquoi il n’a rien fait pour que celui-ci soit pris ? Malgré les explications et la bonne volonté, le français n’aime pas perdre et traitera le pauvre expatrié de tricheur. Voilà encore une aberration du système français qui refuse de prendre le vrai handicap des joueurs étrangers. Pourtant le golf n’est pas français à l’origine mais il faut toujours qu’on l’accommode à notre propre sauce. Qu’on ne s’étonne pas pourquoi les étrangers (principale ressource au niveau du tourisme pour nos golfs, rappelons-le) ne nous prennent pas au sérieux et n’aient pas envie d’en taper plus sur nos greens. Je comprends pourquoi les Anglais, même plus bourrés qu’une barrique de bière, remporte les tournois avec des sockets et des sauts de puce de balles. Au final, personne n’est content.