Marry me

Villagers - Awayland

Mon amant vient de sortir un deuxième album. Et comme l’amour rend aveugle (mais pas sourd, ce qui fait toute la différence) je l’attendais d’oreille ferme. Sa seconde déclaration s’intitule Awayland.

Laissez-moi vous raconter. Le coup de foudre. J’ai rencontré Conor un soir de 2009. Le flash immédiat. L’évidence ? Mais oui, non, impossible, incroyable, attends, ben pourtant, si, si quand même, wouah, terrible, euh… pourtant… Ah ben non, vraiment, wouah multiplié par deux, mais… ? Ah oui génial oh là… Attends, attends sois raisonnable, hum, ça d’accord…ok…bon ça éventuellement faut voir mais c’est mineur, ne pas s’emporter. Et quoi ? Ce n’est que le premier morceau ? Et puis vient Becoming a jackal. Et abracadabra, c’est réglé, badaboum c’est l’amour.

Je l’ai eu dans la peau ce premier album. J’ai même acheté la version vinyle alors que la quatrième face est vierge. Nous avons convolé en bonnes noces Conor et moi. Je l’ai écouté, pris du temps pour lui. Je l’ai aimé comme rarement. Et puis pendant un moment, plus rien. L’inquiétude, l’angoisse. Plus de nouvelles. Que devenait-il ?

Maintenant je sais. Lui aussi vivait sa révolution. Prendre du temps, se reconstruire loin de moi. Se renouveler, ne pas tomber dans la routine. Me surprendre au risque de déplaire. Je le soupçonne de m’avoir fait quelques infidélités, pour mieux revenir. Et comment ne pas lui pardonner tant son génie mélodique, sa verve millimétrée où chaque syllabe retrouve sa grâce, où son sens du conte déborde de partout, m’impressionne, me refait signer pour trois ans ?

Alors je le réaffirme devant monsieur le disquaire : Oui Conor, je te veux pour époux.

Le premier single The Waves : 

Nothing arrived :

Et puis sur le premier album, le morceau qui a tout déclenché : Becoming a jackal.

Merci à Vincent d'avoir joué l'entremetteur. Respect robustesse à vie.