Parfois il m’arrive d’acheter un paquet de gourmandises à partager. Le plus souvent au boulot, lorsque l’ambiance est tendue, que nous sommes fatigués, c’est évident : il nous faut de la douceur, recharger les batteries, se faire du bien, bref du sucre. Et moi, d’un alibi pour alimenter ma gourmandise en toute bonne confiance.
Le paquet je le choisis gros, avec plein de petits machins qui font durer le plaisir. Je me lève, fais circuler le paquet, intime l’ordre « sers toi, ne me demande pas, ne m’oblige pas à me relever », sans espoir d’être entendue, et puis m’en fous, ne le répétez pas mais j’aime bien nourrir mes ouailles, leur donner la béquet, c’est mon côté mama.
Et puis arrive le moment où mon sourire de madone se fige : lorsque je m’aperçois que la manne s’épuise, que dans le fond du paquet, je vois principalement le papier, et des miettes, et parfois dans le meilleur des cas deux biscuits, mais le plus souvent un. Esseulé, oublié. Mais pour combien de temps.
Bien sûr le plus simple serait de le croquer ni vu ni connu, problème résolu. Oui mais voila ça ne marche pas, pas pour moi, suis trop polie, putain d’éducation de merde. Non moi il me faut d’abord penser à autrui, celui qui n’aurait pas eu son compte de glucose, celui qui ne l’aurait pas encore métabolisé, celui qui immanquablement va accepter, sans même un merci, plonge une main fouineuse au fond de MON sac, et croque indifférent MON dernier biscuit … et que pendant quelques minutes, généralement 2, je hais …
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