Déjà petite, je ne manquais jamais la Fahion Week parisienne. 4 fois par an j’avais rendez vous avec le journal TV de 20h00 et j’attendais patiemment les 2mn de reportage qui me laisserait saisir du regard les nouvelles créations de Dior, Chanel, Yves Saint Laurent ou Lanvin.
A 16 ans, je me postais à l’entrée de la cour carrée du Louvre en espérant recevoir une invitation. Ma patience, parfois récompensée, me donnait accès au fond de salle derrière les invités d’où je me dressais pieds en pointe pour entrevoir les nouveaux looks qui défilaient.
En 2012, me voilà First Row Defilé Dior ! Je suis Anna Wintour en mode tour de contrôle digitale. Face à mon écran d’ordinateur confortablement installé dans mon fauteuil, je m’apprête à regarder le show en direct, mieux que personne invité dans salle.
Dior a mis au service de son audience un dispositif multimédia haute définition exceptionnel : multiples champs de vision et focus sur les détails, un Fil Twitter pour reporter l’arrivée des célébrités et un module photo pour permettre des captures écran à partager avec les réseaux sociaux.
J’ai twitté des looks, j’ai facebooké un album contenant les robes électrogènes qui m’ont enchantées, j’ai tchaté des commentaires avec ceux qui regardaient. Bref, j’ai partagé avec enthousiasme mon opinion sur la collection.
Si l’internet a transformé l’inaccessible spectacle du défilé en un évènement de masse, c’est pour mieux hisser haut le génie de certains créateurs et leurs savoirs-faire qui distinguent le luxe de l’ordinaire, nous font rêver et porter la mode à tout prix.
La force de ces marques qui survivent au temps et aux changements ne tient pas au fantasme d’être inaccessible comme le disent certains mais d’aspirer à l’excellence. L’excellence pour innover sans bouleverser les usages, l’excellence pour réinventer les volumes et les matières sans brusquer nos corps, l’excellence pour guider le client dans l’art de se renouveler sans perdre sa personnalité. Et ca se voit, même sur Internet.
Defilé Dior