Il y a deux catégories d’individus : ceux qui veulent savoir et qui cherchent à comprendre et ceux qui, dans l’ignorance voire le refus de savoir, ferment les volets et trouvent une protection contre l’inconnu. Mais la plupart, des hommes cherchent à comprendre et cette recherche, pour eux, est une nécessité. Nous avons besoin de savoir mais nous sommes soumis à la terrible impossibilité de tout connaître. En effet, les connaissances ne cessent d’apporter de nouvelles questions qui, une fois résolues, révèlent de nouveaux questionnements. La recherche de la connaissance est comme le Mont St Michel de la famille Fenouillard : elle s’éloigne au fur et à mesure que nous avançons et reste nimbée dans la brume de l’ignorance. Mais notre hubris est le plus fort et nous nous épuisons à vouloir savoir et comprendre. L’Univers est sans fin et le monde est d’une infinie complexité. Depuis des siècles, l’homme cherche à comprendre le monde à trois dimensions dans lequel il passe son existence : l’infiniment grand, l’infiniment petit et l’infiniment complexe. Depuis qu’il existe, l’homme soulève un coin du voile pour découvrir de quoi ce monde est fait. Mais chaque réponse s’accompagne de nouvelles questions de plus en plus redoutables. Nous ne ferons toujours que chercher à voir dans le brouillard sans que, jamais, nous n’ayons une vision globale et claire du monde qui nous entoure et dont les lois les plus profondes nous échapperons toujours. Nous ne comprenons pas l’infiniment grand, nous ne comprenons pas l’infiniment petit, l’infinie complexité du cerveau nous rend le comportement de ce dernier incompréhensible, le fonctionnement du génome reste mystérieux ainsi que celui des cellules souches. Le comportement des enseignants est une vaste énigme. L’origine de l’Univers nous est cachée à jamais et l’origine de la vie reste inexpliquée. L’évolution cache encore bien des mystères. Le temps est un être mystérieux qui pose plus de questions qu’il n’aide à en résoudre. Nous ne connaissons de l’autisme que ses effets, restant totalement ignorant de ses causes profondes. Il en est de même pour certaines pandémies et pour ce que l’on appelle pudiquement les maladies orphelines. L’économie, faute d’être réellement comprise, reste bavarde. On ne sait toujours pas expliquer le mystère du changement d’état des corps, on ne sait pas résoudre le problème de Syracuse. L’étendue de nos ignorances est sans limite. Ainsi la raison de notre présence ici-bas, restera un perpétuel mystère et une angoisse permanente. La question « pourquoi quelque chose plutôt que rien » restera à jamais sans réponse. Alors se pose une autre question : « pourquoi chercher à savoir ? ». L’explication est simple : parce qu’une réponse, même partielle, permet de se construire en essayant de donner un sens à sa vie alors que l’ignorance et la bêtise conduisent aux pires excès comme nous le montre à l’envi l’Histoire contemporaine.