En effet, chacun de ses romans comporte sa part d’humour mais aussi sa part de fragilité et d’émotion profonde. Emotion à laquelle je succombe toujours.
Après « Les Souvenirs », son dernier roman paru en 2011, le petit nouveau, 11ème du nom, dans toutes les bonnes librairies depuis le 10 Janvier, n’échappe pas à la règle. Et finalement c’est tant mieux, parce c’est bien ce que j’aime dans ses romans: un savant mélange de drôlerie, de tendresse et d’émotions.
Lecteurs, lectrices, vous l’aurez compris dès à présent: je suis une inconditionnelle du « style Foenkinos » autant que de l’auteur en lui-même. Parce qu’il est de ceux qui ressemblent à leurs romans, et inversement.
« Je vais mieux », c’est l’histoire d’un mystérieux et complexe mal de dos. C’est l’histoire d’un homme, qui se raconte tout au long du roman. Au fil des pages, le lecteur suivra ce personnage-narrateur dans ses aventures et son évolution. Des péripéties tantôt tristes, tantôt drôles, teintées d’érotisme délicat parfois, et toujours palpitantes en tout cas.
Véritable quête de soi (et de l’Autre aussi finalement), moins loufoque que d’autres de ses romans, cette histoire c’est un peu l’histoire que pourrait vivre tout un chacun, moi la première. Pour ne rien vous cacher, je me suis demandée si, pour écrire ce livre, il n’avait pas enquêté à mon sujet, je ne sais comment et auprès de je ne sais qui, tant il me ressemble…! J’ai toujours trouvé d’ailleurs une petite part de vie personnelle dans ses romans. Arrivée au dernier mot de la dernière ligne de la dernière page, je ressors une fois de plus de cette lecture troublée, chamboulée, en réflexion. Mais, tel que je le prévoyais, oui, je peux le dire, « je vais mieux »!
Les mordu(e)s comme moi auront peut-être remarqué certaines références à ses ouvrages précédents (que je garderai secrètes pour ne pas gâcher le plaisir de celles et ceux qui n’auront pas lu ses bijoux!), ce qui permet de transporter le lecteur sans le brusquer et sans aucune redondance dans une nouvelle histoire. On y retrouve également des éléments dont seul l’auteur a le secret: des figures de style, des images si bien construites et belles qu’on se demande comment il a fait pour les trouver et dont on se dit qu’il a du y passer des heures.
Bref, Polony et Caron pourront penser ce qu’ils veulent, considérer que ses ouvrages font partie de la « littérature pavillonnaire », que les marottes, les aphorismes, les digressions et notes de pages sont inutiles, trop présents et que sais-je encore, je m’en fiche bien et j’attends déjà de pied ferme le prochain roman! Parce que mine de rien, c’est grâce à tout ces « repères », cette patte si particulière que j’ai toujours autant de plaisir et d’émotion à laisser mes yeux parcourir les pages une à une avec gourmandise.
David Foenkinos signe ici, à mon sens en tout cas, son meilleur roman. Comme les chanteurs disent parfois sortir « l’album de la maturité », c’est un peu la même chose pour ce roman. Une sorte d’apogée littéraire.
Je relèverai cependant deux défauts, minimes rassurez-vous: 329 pages, quand c’est beau, c’est définitivement trop court! Et puis faire dire à son héros que l’allemand est une belle langue…!!!!
Pour résumer, courez au plus vite vous procurer ce livre (et les précédents, il n’y a pas de raison!), offrez-les et/ou offrez-les vous, parce que je vous le garantie, ses romans sont de véritables antidotes à la mauvaise humeur, la morosité et la tristesse!
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