Selon l'hebdomadaire britannique Lancet, qui publie vendredi le résultat de cette étude, l'OMS a comparé entre 2000 et 2003, dans quinze sites de dix pays, l'état de santé de femmes de 15 à 49 ans ayant été l'objet de violences conjugales au moins une fois dans leur vie, avec celui de femmes qui ne l'ont pas été. Plus de 24.000 femmes ont été soumises à un questionnaire.
Les dix pays objets de l'enquête ont été le Bangladesh, le Brésil, le Pérou, la Thaïlande, la Tanzanie, l'Ethiopie, le Japon, la Namibie, les îles Samoa et la Serbie-Montenegro. Parmi les femmes violentées, au moins un tiers -sauf en Ethiopie- n'avaient pas subi de violence au cours de l'année écoulée.
Au terme de cette étude, il apparaît que 19% (en Ethiopie) à 55% (dans la campagne péruvienne) des femmes violentées font état de blessures.
Mais surtout, des "associations significatives" -sauf aux îles Samoa- apparaissent entre la violence du partenaire et un mauvais état de santé ou des problèmes de santé récents : difficultés à marcher ou à gérer les activités quotidiennes, souffrances, troubles de la mémoire, problèmes vaginaux...
Les femmes soumises à la violence de leur partenaire au moins une fois dans leur vie ont reconnu en outre nettement plus de détresse émotionnelle et de désirs de suicide (trois fois plus) ou tentatives de suicide (quatre fois plus) que les autres.
Commentant cette étude, Riyadh Lafta, de l'école de médecine de Bagdad, a fait valoir que souvent la violence n'était pas rapportée, par exemple quand les victimes "avaient trop peur de leur partenaire" ou parce que la violence était considérée comme "normale dans certaines communautés".
Pour lui, des études ultérieures devraient mesurer la mortalité et l'espérance de vie des femmes victimes de violence conjugale.
Pour l'OMS, la violence conjugale est un réel problème de santé publique, qui doit faire l'objet de politiques de santé nationales et globales.
Agence France-Presse