La grande affaire, c'est que la pensée est incluse dans cette nuit intérieure qu'elle a à élucider. Elle n'est pas libre de voir, puisqu'elle est identique à ce qu'elle a à explorer. Donc il faut qu'elle fasse retour sur elle-même pour s'affranchir de ce qui la conditionne. Tant qu'on n'a pas fait ce travail extrêmement exigeant, on a des perceptions de soi-même viciées. Dès lors, on ne peut pas se connaître.
Beaucoup d'êtres sont à la recherche de cette clarté, de cette simplicité intérieure, mais dans notre société, il n'y a rien pour les aider, dans leur entourage, non plus. Ces personnes restent alors à mi-chemin. Elles n'ont pas l'aide de l'écriture ou d'une activité quelconque. Il y a là une grande détresse, une grande solitude aussi.
Charles Juliet
(extrait d'un entretien avec Télérama)