Interview Fade : hard-rock over Japan !

Publié le 26 janvier 2013 par Paoru

Les rencontres ça tient vraiment à pas grand-chose… Et ça peut rapporter gros. C’est au détour d’une page Facebook que j’ai pu constater que l’une des responsables d’une street team française d’un groupe japonais cherchait à le faire connaître, un groupe du nom de fade. Vous me connaissez, je me suis à la recherche d’informations et de quelques clips pour me faire une idée…

J’ai donc appris que fade est un groupe de rock / hard-rock nippo-américain, fondé dans les années 90 par Rui et composé de 5 membres : Rui est à la batterie, Jon au chant, Kansei à la guitare, Noriyuki à la basse et Goto à la seconde guitare. En dehors de Jon tous les membres sont des japonais qui ont vécu une plus ou moins grande partie de leur vie aux États-Unis, certains y ont même passé leur enfance. En découle un hard-rock assez proche du style californien, proche d’un groupe comme Bon Jovi, qui propose donc un anglais parfait mais aussi plusieurs titres en japonais, eux aussi bien interprétés.

Pour vous faire une idée, jetez un oeil à l’interview, où vous attendent des clips de leurs morceaux anglais ou japonais, qui ont d’ailleurs ma préférence comme Cosmocalism… Leur chaine You Toube peut aussi vous aider

Après une première partie de leur carrière, le groupe s’intéresse depuis plusieurs mois à l’international, où il trouve un écho de plus en plus fort, grâce à quelques concerts aux États-Unis et au Canada l’an dernier. J’ai été très surpris de découvrir un nombre impressionnant de street team à travers l’Europe également.

Et donc, tout à fait intéressé, j’ai pu obtenir une interview de fade grâce à la charmante Lucie, la responsable suscitée que je remercie, et le résultat s’est avéré vraiment très cool : une entrevue avec Rui et Jon en direct live du japon, en vidéo, et entièrement en anglais, sans interprète… Moment immortalisé par la photo ci-dessous ! Un challenge que je vous conseille, c’est un peu flippant au départ mais très enrichissant.

J’en profite d’ailleurs pour vous proposer cette entrevue dans les deux langues, en français puis en anglais, plus loin dans l’article, pour que les fans de tous les pays puissent en profiter ;)

Vous pouvez retrouver toutes les infos sur le groupe sur son site officiel français, bien fichu, ou encore sur le Facebook de la street team et son Twitter.

Passons sans plus attendre à l’interview, bonne lecture !

If you want to read the english version just go down or click on the +/- mark below to close the french one ;)

Version française – French version -/+

Bonjour Jon et Rui !

Commençons par votre carrière. Tout débute au lycée apparemment, avec Rui, Kansei et Noriyuki. Vous étiez 3 et vous vous êtes lancés en tant que cover band, quelles sont les morceaux que vous jouez à l’époque ?

Rui : On jouait pas mal de morceaux de groupe de rock comme Nirvana, Pearl Jam et j’étais assez fan du groupe japonais B’z. On jouait quelques uns de leurs morceaux mais aussi quelques titres japonais des années 80. Nous étions un groupe de rock qui jouait de la musique japonaise et américaine, autant l’un que l’autre.

Rui vous êtes le fondateur du groupe mais, durant votre parcours scolaire, il semble que vous étiez plus focalisé sur le marketing ou une carrière d’avocat… Comment avez-vous finalement choisi le chemin de la musique ?

Rui : Le truc amusant c’est que, lorsque j’ai postulé à l’université, j’ai fait une demande pour Berkley, une université de musique de Boston. J’ai été accepté là bas mais aussi à d’autres universités. Je pensais donc déjà à une carrière musicale – j’avais 18 ans – mais je me disais qu’il serait très difficile pour un jeune japonais, et surtout un batteur, de faire sa place dans l’industrie de la musique.

Donc j’ai décidé d’aller dans une université classique. Plus tard, j’ai pris un semestre de congé et je suis retourné au Japon avec le groupe. On trainait ça et là, on jouait dans les clubs… Et un jour, j’avais environ 21 ans, un manager est venu à moi et m’a dit qu’il voulait nous signer un contrat. C’est là que j’ai vraiment commencé à penser à une carrière musicale, mais je voulais d’abord avoir un diplôme donc je suis retourné aux États-Unis achever mes études. Une fois diplômé j’ai postulé à différents postes de salariés, et j’ai été pris. Mais je savais que ce que je voulais vraiment, et c’était travailler dans la musique.

Et vous Jon, est-ce que la musique était un choix de jeunesse ?

Pas du tout ! (Rires)

J’ai toujours voulu être un freeskier (skieur libre, NDLR), mais quand à l’âge de 19 ans j’ai détruit l’un de mes genoux dans un accident et ma carrière de skieur s’est arrêtée ici. Cela dit, j’ai toujours baigné dans la musique et j’ai toujours chanté depuis que je suis gamin. J’ai été dans plusieurs groupes depuis le lycée puis à l’université, et quand je me suis cassé le genou, ça a été une sorte de catalyseur parce que j’ai du me demander : « et maintenant, qu’est-ce que je fais ? ».

Je suis ensuite venu au Japon, pour un échange universitaire, et le premier groupe avec qui j’ai travaillé a eu l’occasion d’enregistrer un album… C’est là que j’ai pu réaliser que ça pourrait être une belle aventure et que j’ai décidé d’emprunter ce chemin. J’avais aux alentours de 21 ans je pense.

Goto vous a rejoint en 1998 mais le problème était de trouver le bon chanteur…  Vous avez travaillé avec quelques chanteurs japonais mais ça ne fonctionnait pas, même avec Noriyuki. Et là, en 2001, Jon arrive. Vous étiez donc tous Japonais et vous avez choisi un chanteur américain, ça peut paraître surprenant non ?

Rui : En fait je n’ai jamais voulu trouver un chanteur spécifiquement américain, mais j’en ai toujours cherché un qui parlait anglais. C’était ma priorité numéro 1. La plupart de nos anciens chanteurs étaient capables de parler anglais mais c’est le talent de chanteur qui leur faisait défaut, ils n’avaient pas ce qu’il fallait pour réussir dans l’industrie musicale.

Jon était dans un autre groupe à cette époque et quand ce dernier s’est séparé, j’en ai entendu parler et je suis allé le retrouver au bar où il travaillait. Il a écouté ce qu’on faisait et ça lui a plu… Et voilà, ça c’est simplement fait comme ça !

Jon : En fait quand mon groupe s’est séparé, je pensais quitter le Japon. Mais quand Rui est arrivé avec sa démo, on a tout de suite accroché donc j’ai décidé de changer mes plans et de rester alors que je devais partir deux semaines plus tard.

Ça c’est donc joué à pas grand-chose !

Jon : Pas grand-chose en effet.

Est-ce que vous pourriez nous parler de la première fois où vous avez tous joué ensemble ? Quels souvenirs en gardez-vous ?

Rui : C’est comme si tout avait trouvé sa place. Nous avions déjà essayé 5 ou 6 chanteurs avant que Jon nous rejoignent et nous avons cette fois senti qu’il était celui qu’il nous fallait et qu’avec lui ça marcherait.

Jon : Moi aussi. J’étais sous le charme, transporté et ça a tout changé pour moi.

Et c’est ainsi que fade est né… Pourquoi le nom fade d’ailleurs ?

Rui : j’ai toujours voulu un nom qui ne voulait rien dire du tout ! (Rires)

Quand j’étais plus jeune, j’ai lu une interview des Smashing Pumpkins où un journaliste a demandé d’où venait le nom du groupe et la réponse était qu’il n’y avait pas de signification. Ca m’a inspiré, et j’ai toujours voulu donner un nom sans sens précis.

Et donc j’étais en train d’écrire une chanson où il y avait « fade away » (s’éteindre, NDLR) ou quelque chose comme ça dans les paroles et je l’ai suggéré au groupe : il était simple, facile à retenir… Toute le monde a trouvé qu’il sonnait plutôt bien et nous avons décidé de nommer le groupe ainsi.

Vous étiez 4 Japonais qui ont vécu une grande partie de leur vie aux États-Unis et un chanteur américain. Vous avez débuté votre carrière au Japon mais pourquoi ne pas  avoir essayé dès le départ d’être un groupe japonais qui se produit aux États-Unis, comme vous le faites maintenant ?

Rui : Au début j’ai réfléchi à cette possibilité, mais à l’époque il était très difficile pour les Asiatiques-Américains de percer dans le marché US. C’est beaucoup plus facile maintenant.

C’est pour ça qu’on cherchait quelqu’un qui chantait en anglais. Au départ le plan était de réussir à faire quelque chose au Japon et d’y faire carrière pour éventuellement se produire au-delà de ces frontières. Cela nous a pris du temps mais c’est ce que nous voulions faire depuis le début. Il nous a juste fallu 8 ou 9 ans…

Jon : Au Japon la seule façon d’aller au-delà des frontières c’est internet. Nous avons toujours eu des comptes My Space puis Facebook mais il y a un océan de groupes qui le font aussi et pour plusieurs raisons cela a pris du temps aux gens à l’étranger pour nous connaître. Mais maintenant que c’est le cas nous voulons exploiter cette chance !

Depuis 2011-2012, on peut entendre de plus en plus de groupes japonais qui chantent en anglais, votre avis là-dessus ?

(Rires)

Rui : Mon point de vue c’est que je m’en fiche un peu que des groupes chantent en anglais ou en japonais. La plupart des gens au Japon ne savent pas parler anglais donc c’est assez drôle que certains chantent en anglais avec une grammaire sens dessus-dessous. Si quelqu’un sait parler anglais, il peut bien chanter en anglais mais s’il ne sait pas…

Ça sonne faux…

Rui : Oui

Jon : Ce n’est pas leur forme d’expression naturelle, c’est ça le problème. Nous avons toujours respecté cette règle quand il s’agit de nous exprimer.

Mais ne pensez-vous pas que le Japonais est une barrière pour une carrière internationale ?

Jon : On voit clairement qu’il y a toute une population qui s’intéresse au Japon ou à tout ce qui tourne autour… Pour eux c’est plutôt une bonne chose, que ce soit parce qu’ils aiment le Japon où parce qu’ils trouvent que ça sonne bien. Par contre, pour tout le reste du monde, il est impossible de dire que c’est un plus, c’est sur.

C’est vrai que lorsque l’on fait écouter de la musique japonaise à des personnes qui n’en ont jamais entendu, ils trouvent cela un peu… étrange !

Jon : Il y a vraiment quelques langues qui sonnent bien à l’oreille, même si vous ne comprenez rien à ce qui est dit. Par exemple je ne comprends pas le français mais je trouve que ça sonne cool, tout comme l’espagnol.

Pour le Japonais… Ça dépend surement de la façon dont les paroles sont insérées dans la mélodie mais je pense que les gens peuvent avoir des opinions très différentes, sur le fait que ça sonne bien ou pas.

Parlons maintenant de votre musique. La presse vous décrit souvent comme un groupe de hard-rock californien avec un style à la Bon Jovi et des membres japonais… Êtes-vous d’accord avec cette description ?

Rui : Je pense, oui. Nous sommes nés ou nous avons grandi aux États-Unis mais nous sommes Japonais, donc j’ai toujours voulu mettre notre essence nippone dans fade. Si nous étions un groupe standard qui fait du rock’n roll, cela ne motiverait pas les gens au-delà des frontières de nous écouter, car il y en aurait tellement comme nous.

Je pense que notre originalité vient que nous voulons toujours faire de fade un mix unique : Godo, notre second guitariste est né et a été élevé au Japon, Jon est né et a été élevé aux États-Unis… Ce n’est pas que notre musique mais aussi nos musiciens qui partagent ces deux influences.

J’ai eu envie de faire comme un californian roll (le sushi à l’américaine, NDLR) parce qu’il mélange les influences de l’Asie et de l’ouest, et c’est ce que je veux pour le groupe. Mais trop mettre d’influence asiatique non plus, car les gens ne comprendrait pas, et trouverait sans doute ça bizarre.

Entre la musique de fade et les paroles japonaises c’est d’ailleurs une sacré histoire. Tout d’abord les anciens chanteurs ne faisaient pas l’affaire. Ensuite Jon est arrivé et vous avez essayé de mélanger des paroles anglaises et japonaises mais les morceaux japonais ou anglo-japonais ne fonctionnaient pas non plus… Votre musique semblait ne pas correspondre mais finalement vous avez accouché de morceaux comme Cosmicalism (clip ci-dessous, NDLR), Close to you ou Wake up the wolrd, et le mix est plutôt réussi ! Comment vous avez réussi ?

Jon : Comme nous le disions précédemment, nous avons essayé d’écrire des paroles en japonais pour fabriquer un hybride mais les paroles elles-mêmes n’étaient pas, à l’époque, vraiment bonnes. De plus – c’était il y a 10 ans – le japonais était vraiment une langue étrangère pour moi. Chanter dans votre langue maternelle et donner au public quelque chose dans lequel il peut s’identifier ou qu’il peut trouver génial n’est déjà pas quelque chose de facile, mais dans une langue où vous n’êtes pas sur de ce que vous dites… Ça devient vraiment difficile ! En plus il y a des problèmes de prononciations, votre bouche n’est pas habituée à certains sons…

Donc il a fallu 8 ou 9 ans pour que j’améliore mes capacités en japonais et que je rencontre quelqu’un capable d’écrire des chansons que le groupe aimait en Japonais et qui colle avec notre musique… Nous avons aussi pu travailler avec un producteur japonais pour la première fois et il a été capable de m’aider avec mes soucis de prononciations. Il m’a donnée des astuces pour mieux chanter en japonais dont je n’avais jamais entendu parler.

Je suis content que nous ayons pu faire ces chansons car ceux qui les ont entendus au Japon nous ont dit qu’ils aimaient le morceau, aussi bien la mélodie que les paroles. Nous voulons aussi donner un meilleur accès à notre musique à ceux qui écoutent la musique japonaise et nous pouvons le faire avec ces paroles.

Vous envisagez d’en faire plus que ce que vous faites maintenant ?

Rui : Je pense que nous sommes arrivés à un bon équilibre, nous mettrons quelques morceaux en japonais dans notre prochain album mais comme je le disais au début, nous ne voulons pas sur-développer notre part japonaise, donc je ne pense pas que nous en ferons plus que maintenant.

Quand un chanteur japonais essaye de faire une carrière international, la langue japonaise peut-être un problème aux États-Unis ou en Europe. À l’inverse, est-ce que vos chansons en anglais ont été un problème pour fade au Japon ?

Rui : Je pense que ça l’a été. Maintenant ça commence à changer mais quand nous avons commencé tout le monde nous disait : « chante en japonais ! »

Jon : Mais on ne pouvait rien y faire, impossible pour moi de chanter comme ça.

Rui : Ce qui était frustrant c’est que les patrons de label de musique disaient : « si vous avez l’intention de chanter en anglais, allez le faire en dehors du Japon ». Tous ne pensent qu’au marché japonais mais jamais en dehors.

Les compagnies d’électronique comme Sony ou Panasonic, l’industrie de l’automobile, etc ont tous leur compétences ou leur technologie au Japon mais ce qui les rend fort c’est qu’ils vont au-delà pour aller conquérir les marchés outre-mer, c’est pour ça que ce sont des marques si connus et si populaires. C’est ce que j’ai toujours voulu faire mais, pour certaines raisons, le marché de la musique japonaise ne s’intéresse qu’au Japon.

Mais le marché japonais n’est pas SI grand, et c’est pour ça que les autres sociétés cherchent à se développer au-delà de nos frontières. L’industrie de la musique et son marché se sont vraiment rétrécis ces dernières années, donc les labels et les majors doivent maintenant aller plus loin pour trouver l’argent. Mais, comme vous le savez, les Japonais sont des gens très prudents, donc ça prend du temps !

Donc c’est vrai que nous avons des soucis aux débuts mais on n’a pas voulu changer qui nous sommes. C’est une bonne chose que ayons réussi à continuer  sans vendre notre style pour un autre, nous sommes restés fidèles à nous-mêmes et à d’où nous venons.

C’est vraiment que c’est moins difficile maintenant… Mais ce n’est pas devenu facile pour autant !

Quand on écoute votre musique on peut ressentir pas mal d’énergie… Pouvez-vous nous dire d’où ça vient ?

Jon : En fait je pourrais dire la vie en général, mais ce n’est pas comme ça car il y a toujours eu des choses que nous voulions dire à notre public et certaines d’entre-elles ne peuvent pas être exprimées à travers les morts mais plutôt avec les vibrations un peu magiques que contient la musique. Quand on enregistre, notre plus grande priorité est que cette énergie puisse être ressentie. À chaque fois nous nous demandons : « Est-ce qu’on peut le sentir ou pas ? »

Rui : Je mets énormément d’énergie rien que dans l’écriture des chansons, car c’est pour poursuivre notre voie, vaincre ceux qui nous barrent la route, peu importe ce que ça demande ou combien de temps ça prend… C’est ça que je veux mettre dans  les paroles aussi bien que dans les mélodies… Il est probable que beaucoup de fans aient chacun leur propre but dans la vie et j’ai envie que eux aussi poursuive leur rêves, quels qu’ils soient.

C’est plutôt cool que vous puissiez ressentir cette énergie parce que c’est pour ça qu’on travaille, et c’est un peu mon job !

Vous prêtez aussi attention à votre look, et c’est souvent le cas pour les rockers… Vous pensez que c’est essentiel ?

Jon : Je n’utiliserai pas le mot essentiel. Mais, en même temps, la partie visuelle de n’importe quel média – un livre, un groupe, peu importe – est quelque chose de très important. Elle peut faire la différence entre quelqu’un qui clique ou pas pour écouter un morceau, ça peut-être la raison pour laquelle quelqu’un vient voir un concert ou simplement explorer quelque chose pour la première fois. Je pense que ça donne une idée de quoi il s’agit, avant d’écouter quoi que ce soit.

Dernière question : un message pour vos fans européens ?

Jon : Merci pour tout ce que vous nous donnez ! Nous avons de nombreuses street team en Europe : France, Espagne, Allemagne, Pologne, Angleterre, etc… Pas mal de pays et on trouve ça vraiment très cool. Merci à elles pour tout ce qu’elles font pour nous. Nous essaierons – nous essayons toujours – de donner notre maximum pour vous rendre ça dans notre musique ou lors de nos  concerts, et j’espère que nous pourrons rapidement le faire face à face… Le plus vite sera le mieux !

Et être capable de faire une interview comme ça, au-delà du Japon, c’est quelque chose de merveilleux, c’est une belle opportunité et j’espère que qu’il y en aura de plus en plus !

Rui : Merci à tous les fans également… Je trouve que c’est assez nul qu’on soit capable d’aller au Canada ou aux States et pas encore en Europe. Mais encore un peu de patience !

Merci Fade… À bientôt on espère ! En attendant voici une petite vidéo bonus, un petit message pour la nouvelle année :

Remerciements à Jon et Rui pour leur temps et leur passion communicative. Merci également à Hiroshi Sato, leur manager et bien sur à Lucie pour avoir rendu cette interview possible !

Version anglaise – English version

We start with your career… Everything seems to start at college when you were teenagers, with Rui, Kansei and Noriyuki. You were still 3, and you begun as a cover band… What were the songs you usually play ?

Rui : We were playing songs of some rock bands like Nirvana, Pearl Jam and I was quite into a Japanese group call B’z. We’ve played some of their songs and also some Japanese songs from the 80’s. We were a rock band with half Japanese songs and half US Rock songs.

Rui you’re the founder of the group but during your school days, it seems you were more interested in marketing or becoming a lawyer… How and why do you choose the path of music?

Rui : The funny thing is, when I applied to college, I applied to Berkley, a college of music in Boston. I was actually accepted here but also to others colleges. I actually thought about a musical career at the time – I was eighteen – but I thought it would be really hard for a Japanese kid, especially a drummer, to be able to make it in the music industry.

So I decided to go to a normal college. Later, I took a semester off and I came back to Japan with the band. We were messing around, playing in clubs. One day, I was around 21, a manager came to see us and said he wanted to sign us. That’s where I started to really think about a career in music but I wanted to graduate first so I went back to The States. Then I graduated and I applied to different jobs. I was accepted but I knew that what I really wanted to do with my life is about music.

And you, Jon, was the music career an early choice for you?

Not at all ! (Laugh)

I always wanted to be a professional freeskier, but I when I was nineteen I destroyed one of my knees and my skiing career sort of ended there. But I’ve always been into music and singing since I was a kid. I was in bands during high school and university as well, and when I broke my knee it was a sort of a catalyst because I was asking “what I’m going to do now”. Then I came to Japan as an exchange student and the first band I worked with had a contact for a record album… That’s where I realized it could be a great adventure and I decided to go this way. I was around 21 I think.

Goto joined you in 1998 but the real problem seems to be the singer… You worked with a few Japanese singers but it didn’t work, even with Noriyuki. And then, Jon came in 2001. You were all Japanese but you chose an American singer… A bit surprising isn’t ?

Rui : Well I never really intended to find an American singer, but I always wanted to have a singer who speaks English, it was like… My first priority. Most of our past singers were able to speak English but at the same time they didn’t have a lot of skills, they don’t have what it takes to make it in the music industry.

Jon was in a different band at that time and then his band broke up and when I heard about it I went to the bar where Jon was working, he listened to what we did and seemed to like it… And that’s all ! It just happened to be Jon…

Jon : Actually when band’s at the time broke up I was considering leaving Japan.  After Rui came to me with the demo, we jammed, and I decided to stay and change my plans to move back to the States two weeks later.

It was very close !

Yeah, very close.

Can you describe us the first time the five of you play together… How do you remember it ?

Rui : It seems like everything just clicked. We’d already tried with 5 or 6 singers before Jon joined us and we really felt that he was the one and it would work.

Jon : Me too. I was really blown away and it completely changed my plans.

And then, fade was born… Why the name “fade” by the way ?

Rui : I always wanted a name that doesn’t have a meaning at all (Laugh)

When I was young I read an interview of the Smashing Pumpkins where someone asked where that name came from and the answer was it doesn’t have a meaning. It inspires me, I’ve always wanted a name with no meaning.

And then I was writing a song where the singer sings “fade away” or something like that and I suggested to the band “what do you think of the name fade, it’s simple, that’s easy to learn, …” Everyone thought it sounded cool so we decided it would be the name.

You were 4 Japanese guys who lived a big part of their life in the US and an American singer. You started your career in Japan but why don’t you try to be a Japanese band who perform in the USA as you try to do now ?

Rui : Well at the beginning I was thinking of it but at that time it was really hard for Asian-Americans to make it in the American music industry. It’s a lot easier right now.

That’s why we were looking for someone who could sing in English. At that time, the plan was to try to do something in Japan and make a career with that and then eventually go overseas. It took us some time but that’s what we wanted to do from the beginning. It just took 8 or 9 years…

Jon : In Japan the only mechanism to get overseas is the Internet. We’ve always had all the things like a MySpace or a Facebook page but there is like an ocean of bands and for many reasons it took a while for people overseas to get to know us. And now that they are we are definitively capitalizing on that chance.

During 2011 and 2012, we can hear more and more japanese rock bands singing in English, what do you think about it ?

(Laugh)

Rui : Well my point of view is that I don’t really care if they sing  in English or Japanese. Most people in Japan can’t speak English so it’s kind of funny that people sing in English with all the grammar messed up. If somebody can speak English then if he sings in English well that’s fine but if he can’t speak English…

That’s a bit fake…

Rui : yeah

Jon : it’s not this natural form of expression. We always stick to that rule to express ourselves.

But don’t you think Japanese language is a barrier for an international career ?

Jon : Obviously there seems to be a large population who is interested in Japan or like Japanese things… For them, it’s a positive thing, because they like Japan or just because they think it sounds cool. For the rest of the people in the world we can’t say it’s a plus, of course.

It’s true that, when we introduce Japanese music to French people who’ve never heard of it, they find it a bit strange…

Jon : There are definitively some languages that sound really nice even if you don’t understand what they say. For example I don’t understand French lyrics but it sounds cool, and it’s the same for Spanish.

For Japanese… It surely depends of how the lyrics are put in the melodies but I think people can have a very different opinion about whether it sounds good or not.

Let’s talk about your music. Press often describes you like a californian hard-rock band, with a little bit of the Bon Jovi’s style and some Japanese members… Do you agree with it?

Rui : I guess so, cause we were born or we grew up in the States but we are Japanese at the same time so I always wanted to put our Japanese essence in fade too. If we just do a normal rock’n roll style, it wouldn’t motivate the people overseas to listen to us because there are so many bands like us.

I think our originality is that we always want to put that Japanese essence in our music and our band itself is a unique mix : Godo, our second guitarist was born and raised in Japan, Jon was born and raised in the States… Not only the music but also the members share those two influences.

I want to make it like a Californian roll because it has Asian style plus the western influence, that’s what I want for the band. But not too much Asian influence because people won’t understand and find it weird.

Between fade’s music and Japanese lyrics it’s quite a story ! First, fade ex japanese singers didn’t fit. Then Jon arrived and you tried to mix english and japanese lyrics but japanese songs or japanese-english mixed songs didn’t work either… So it seems fade’s music didn’t match Japanese lyrics. But then a few Japanese songs like Cosmicalism, Close to you or Wake up the world came out ! And the mix is pretty good ! How did you make it work ?

Jon : Like we said before, we tried to write cool Japanese lyrics to make a hybrid but the lyrical content, at that time wasn’t so good. Plus – it was ten years ago or so – Japanese was still a very foreign language for me. To sing in your own language and give things that people can identify with or find it awesome is not easy but to do it with a language when you’re not sure what you’re saying is difficult: you have pronunciations issues, your ears and your mouth are not used to it…

So it took 8 or 9 years for me to improve my skills in Japanese and finally meeting someone who can  write something which the band likes in Japanese and that matches with the music, etc. We also worked with a Japanese producer for the first time and he was able to help me with my pronunciation issues and ways to make it easier to sing in Japanese that I never thought or hear about before.

I’m glad that we did those songs because listeners in Japan told us that they love the music, they love the melody and the lyrics. We always want to give better access to our music to Japanese listeners and we can do it with those Japanese lyrics.

Do you plan to do more Japanese songs than you’re doing now ?

Rui : I think we have a good balance right now, we will do a few Japanese songs in our next album but as I said before we don’t want to oversize our Japanese part so I don’t think we will do more than we already do now.

When a japanese singer tries to make an international career, the japanese language is often a problem for US or Europe. Was the English language a problem for fade with the Japanese audience?

Rui : I think it was. Now it’s starting to change but when we first started, everybody was telling us: “sing in Japanese”.

Jon : But there was nothing we could do. I couldn’t sing it.

Rui : What’s frustrating is that the bosses of the record labels said : “if you’re going to sing in English, just go do it overseas.” They all only think about the Japanese market but never outside.

Electronic companies like Sony or Panasonic or the car industry etc. have their skills or technology in Japan but what makes them that big is that they go outside of Japan to conquer other markets overseas, that’s why they are such popular and famous brands. That’s what I wanted to do but for some reason, they only wanted to focus on Japan. But the Japanese market is not that big – that’s why the leaders of the other markets are going overseas.  The music industry and market has really shrunk over the  years and the record labels and majors have got to move out of Japan if they want to make money. But, you know, Japanese people are very cautious so it takes time !

So it’s true we had that trouble at the beginning but we didn’t want to change who we are. It’s good that we did it without selling our style out for another one, we kept what we think is right, where we’re from. It’s true it’s easier now, but still not easy anyway !

When we listen to your music we can feel a lot of energy… Can each of you tell us where it comes from ?

Jon : Well I can say life in general but it’s not just that because we also have things we want to say to people and those things can’t be told trough words but more with those magic vibrations contained in the music. When we record, the biggest priority for us is that this energy can be felt. Each time we ask ourselves “can we feel it or not ?”.

Rui : I put so much energy into just writing the songs because this energy is about pursuing what we want to do, standing down people who oppose us, no matter what it takes or how long it takes to do it… That’s what I want to put in my songs and in my lyrics too. Probably a lot of fans have different goals and I want them to pursue… Whatever they believe in.

It’s pretty cool that you can feel this energy because that’s what we work for, that’s a part of my job !

You also take care of your look and it’s true that rockers seems to always do… Do you think it’s essential for a rock band and why ?

Jon : I don’t put the word essential here. But, at the same time, the visual part of any media – it can be a book, a band or whatever – is really important. It can be the difference between clicking to listen to a sample or not, it can be the reason why you want to check out a show or simply explore a thing for the first time. I think it gives people an idea of what you’re about… Before listening to anything.

Last question : a message for the European audience ?

Jon : Thank you for all that you guys have been giving us ! We have many street teams in Europe : France, Spain, Germany, Poland, England, quite a few countries and for us it’s just so cool. Thank you for everything you’re doing for us. We will try – we always try – our best to give it back to you in our music and our shows and I hope we can do it face to face… The sooner the better!

And just to be able to do an interview like this, outside of Japan is something wonderful, it’s a great chance, I hope this kind of chance will continue to increase !

Rui : Thanks to all the fans too… It kinda sucks for us that we’re able to go too Canada or the States but not be able to go to Europe. We’ll have a big announcement at the end of the year so just wait a little more !

Thanks Fade… And see you soon ! Bonus : their last message for fans, for an happy new year :

Remerciements à Jon et Rui pour leur temps et leur passion communicative. Merci également à Hiroshi Sato, leur manager et bien sur à Lucie pour avoir rendu ça possible !