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Des réflexions...

Par Ananda

Le comprendre, c’est, déjà, modifier le monde.

En France, on ne le dit pas assez (si ce n’est pas du tout, et pour cause ), la poésie meurt de la conception élitiste d’elle qu’entretiennent les poètes et de leur manie sectaire de s’enfermer dans de petits « cercles » accaparés, bien sûr, par des universitaires, des « clercs ».

Tout attendre de l’état (travers bien local) n’est pas la solution !

Les Français, bien souvent, donnent l’impression que tout ce qu’ils savent faire, c’est revendiquer, se plaindre, appeler au secours l’état. A croire qu’il ne leur vient jamais à l’idée qu’ils pourraient eux-mêmes se prendre en main et prendre des initiatives.

Mais il faut dire, aussi, que l’état français (hérité de Louis XIV, de l’étau jacobin, du despotisme napoléonien et du « pouvoir personnel » gaullien) est particulièrement jaloux de son pouvoir central et de son omniprésence.

Si l’on désire l’améliorer, il faut bien critiquer le monde !

Fondamentalement, la France est un pays où la figure du prestige, la figure du pouvoir , du « poids » comme l’on dit parfois est celle du notable, à savoir d’un individu obligatoirement de sexe masculin, d’âge mûr ou plus que mûr, d’origine européenne, issu d’une famille de la haute  ou de la moyenne bourgeoisie.

C’est en s’intéressant au passé qu’on explique et comprend le présent.

Non à une poésie figée de notables et de maîtres d’école !

Penser, c’est aussi prendre des risques.

L’inconvénient, avec la France, c’est sa tradition paternaliste et « évangéliste » héritée de la civilisation romaine et de l’emprise de l’Eglise catholique.

Ce mythe – soigneusement cajolé – de « vocation à répandre la civilisation »  entretient dans l’esprit de la plupart des Français l’idée que leur culture est par essence un modèle. Il est au fondement même de l’orgueil hexagonal, de cette prétention – si paradoxalement universaliste et chauvine – à la « grandeur de la France » que cultivèrent aussi bien le Roi-soleil que Napoléon ou que De Gaulle – et dont le dernier avatar en date semble s’incarner dans  l’idéal « humanitaire » de droit d’ingérence de Bernard Kouchner. C’est lui qui a justifié toutes les entreprises coloniales françaises des XIXe et XXe siècles. « La France, mère de la civilisation », y a puisé tout son prestige, de même que toute son ambigüité.

Une « grande idée » qui tend à s’imposer aux autres par la force et la domination ne cesse t- elle pas d’être une « grande idée » ?

La France adore franciser et assimiler à tout crin. Son assimilationisme, qu’elle a cru si longtemps preuve de « générosité » et d’ « ouverture », s’avère en réalité être la manifestation et le socle d’une singulière intolérance à toute forme d’altérité, de souplesse et de pluralisme.

La  « francophonie » n’appartient pas à la France. Elle n’a aucune vocation particulière à assurer le « rayonnement » mondial de cette dernière, ou plus exactement, à le restaurer à partir de ce qu’il en reste.

A tous les niveaux de la vie humaine, il y a des germes de guerre.

Regardez déjà dans les pacifiques coins de campagne…les villages, les bourgades, et leur « esprit de clocher ».

Regardez les individus, qui cherchent toujours plus ou moins à se « monter du col », à prétendre qu’ils sont « tellement mieux » que tel autre, ou tel autre…ou les autres tout court !

L’être humain éprouve un irrépressible besoin de bomber le torse, d’impressionner autrui un peu à la manière des grands singes. Et c’est ce « complexe de supériorité », qui, potentiellement, réside en chacun de nous, qui est à la racine de la volonté d’affirmer sa prééminence et donc, de la tendance à entrer dans des rapports conflictuels.

C’est parce qu’au départ, « on se pose en s’opposant », parce qu’on s’affirme toujours CONTRE quelqu’un que la paix n’est pas de ce monde.

P.L.


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