L’histoire ne fera probablement pas la une de nos quotidiens nationaux. Faut ménager ses annonceurs publicitaires. Et puis, ce n’est probablement en effet aux yeux de beaucoup qu’un simple fait divers, qui se déroule de surcroît en Suisse, et non chez nous… Pourtant, il me semble très significatif de ce que de grosses sociétés sont capables de faire et des frais qu’elles sont capables d’engager, quitte à transgresser la loi pour sauvegarder ce qu’elles estiment être « leurs intérêts ». Nous en avons eu un autre bien triste exemple avec Ikéa, auprès duquel je ne risque plus de me fournir depuis.
Tout se passe à Vaud. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est ici. L’affaire est ancienne. Le Courrier, un journal suisse, l’évoquait ainsi : « En 2003 et 2004, sept militants d’ATTAC Vaud étaient loin de se douter que leur nouvelle camarade, qui se faisait appeler Sara Meylan, était en réalité une employée de Securitas chargée de les infiltrer. Ils formaient alors un groupe attelé à la rédaction d’un petit livre «Attac contre l’empire Nestlé». » Les auteurs ont donc décidé de porter plainte. Aujourd’hui, ce même journal nous informe que Nestlé et Sécuritas viennent d’être condamnés. Nous pouvons donc en toute conscience dénoncer ce genre de pratiques qui a tendance à se banaliser dans une société qui prétend généraliser les outils de télésurveillance, de flicage du net, en prétendant que ceux qui n’ont rien à se reprocher n’ont rien à en craindre… La preuve est faite à présent que même de bons outils aux mains de mauvais maîtres risquent fort d’aliéner nos libertés les plus fondamentales. Dont celle de penser. Faites passer.
NB. J’estime dommage que les amendes auxquelles les deux sociétés en question ont été condamnées soient si dérisoires en regard du préjudice subi, ce qui ne risque pas d’en dissuader d’autres. Ni celles-c de la récidive…. Hélas.