Extraits du livre » Comportement du chien:Ethologie et applications pratiques », d’Isabelle Vieira, 2012
Par rapport au concept de dominance:
« (…) Le concept de hiérarchie nécessiterait pour exister, plusieurs critères, tous absents de chez le chien:
- d’une part des interactions agonistiques (=lors d’un conflit) systématiques. Ce qui n’est pas toujours la règle (…) Et lorsqu’il survient une interaction agressive pour la défense d’une ressource, l’individu gagnant pourra être perdant dans un autre contexte de compétition pour une ressource. Enfin à l’issue d’une interaction agressive, les deux protagonistes peuvent se quitter « bons amis » et même parfois commencer un jeu.
- D’autres part des relations qui doivent être transitives pour que s’établisse un système relationnel organisé. Or lorsque A domine B et que B domine C, alors A ne domine pas forcément C. (…) l’issue de l’interaction est fortement dépendante de l’environnement et de ses motivations qui déterminent une situation de compétition.(p.52)
« (…) cette notion s’attache donc à décrire une propriété fondamentale de la relation agressive. Un chien n’est pas dominant par nature. (p52)
« Nous devons donc abandonner le terme de « hiérarchie » tant employé à tort, et qui a fait couler beaucoup d’encre sans aucun fondement scientifique. La communication sociale est très riche en termes de signaux et d’expressions , et ne doit pas se résumer à un concept réducteur qui traîne dans de nombreux ouvrages de vulgarisation. »(p.52)
Par rapport à la sanction:
« La sanction est presque toujours inefficace et très vite contournée par le chien. la mémoire qu’il en garde est l’établissement d’une relation de compétition avec son maître, d’une dispute et d’un conflit. Ses comportements deviennent opposants et revendicatifs. La quantité de sanctions augmentent alors, et la dyade commence à dysfonctionner, avec une escalade symétrique de l’agressivité. Vouloir exiger du chien des capacités à négocier, des aptitudes à discuter, à pardonner, à se venger ou à se sentir coupable, avoir des attentes démesurées vis-à-vis du chien, devient de la maltraitance et aboutit à l’échec de la relation homme- chien. Celle ci doit au contraire se résumer à une relation amicale pure. mettre des limites au chien, c’est communiquer sur la base de l’affectif et lui apprendre la tolérance à la frustration (…) »(p.93)