Deux nouvelles sont tombées récemment récemment sur le monde de l’édition du jeu vidéo. THQ (19/12/12) et surtout Atari (21/01/13), éditeurs de jeux vidéos mythiques, ont déposés le bilan à un mois d’intervalle. Colosses aux pieds d’argile, les deux légendes paient le prix de mauvaises décisions stratégiques et finissent par s’éteindre en ce début 2013. La période s’annonçait dangereuse puisqu’à part la sortie de quelques blockbusters assurés de vendre, les studios travaillent à la transition vers la prochaine génération de consoles.
Affaiblis par leurs flops commerciaux ou leurs rachats mal effectués, les légendes s’affaissent sous le poids de leurs dettes. Hommage à ces deux géants du jeu vidéo.
Atari, entreprise américaine créée en 1972, était le précurseur et patriarche des éditeurs de jeu vidéo. C’est à eux que nous devons Pong, le premier jeu vidéo largement commercialisé avec plus de 35000 bornes d’arcades vendues. L’éditeur continua de grandir et de contribuer à l’histoire du jeu vidéo avec ses consoles éponymes (dont la célèbre Atari 2600) et des jeux vidéos consoles ou pour PC rentrés dans la légende.
Citons pêle-mêle dans cette ludothèque développée ou rendue célèbre par Atari : Ghostbusters, Rollercoaster Tycoon, Pong, Star Wars, Defender of the Crown, Centipède, Asteroïds, Eternam, la franchise des Ultima, Opération Jupiter, Pirates!, Rick Dangerous ou encore Alone in The dark.
Logo d’Atari
Hélas, l’entreprise, mal dirigée, a également multiplié les flops commerciaux. Ses deux séries de consoles des années 90, Lynx et Jaguar, souffrirent d’une bibliothèque de jeux trop réduite. Ils sont également à l’origine d’échecs cuisant dans la conception de leurs softwares. E.T. the Extra-Terrestrial, sorti en 1982 pour capitaliser sur le film, est largement considéré comme étant le pire jeu de l’histoire. Leur suite d’Alone in the Dark, en 2008, a également fait l’étalage d’un processus créatif qui s’essoufflait.
Adieu à Atari, donc, dont nous nous rappellerons comme le pionnier du jeu vidéo.
THQ, éditeur américain fondé en 1989, était rapidement devenu un des géants de l’industrie. Il faisait partie des 10 plus gros éditeurs au début des années 2000. À l’origine également fabricant de jouets (d’où son nom Toy HeadQuarters), la compagnie avait rapidement pris de l’importance et développé ou exploité des licences à très grand succès.
Parmi celles-ci notons l’exploitation de la licence Warhammer 40,000 (dont les deux Dawn of War), Saints Row, WWE, Metro, Homefront, Darksiders, Company of Heroes. Tous ces jeux ont connu un succès phénoménal. L’entreprise avait également acquis les droits pour le très attendu jeu de rôle South Park, prévu pour 2013.
Logo de THQ
THQ doit donc mettre la clé sous la porte et se voit contraint de congédier près de 1000 personnes répartis dans ses divers studios autour du monde. Heureusement pour nous, certains studios et certaines licences ont été rachetées par d’autres acteurs du marché. Pour les licences, on retrouve notamment Metro racheté par Koch Media, South Park par Ubisoft ou HomeFront par Crytek. Fait étonnant, Darksiders n’a pas encore été racheté mais la rumeur court que Platinum Games (Bayonetta, Metal Gear Rising) serait intéressé par le jeu et ses programmeurs.
Le déclin de THQ s’explique par un investissement malheureux : le uDraw. Pensé pour être une tablette de dessin compatible aux consoles de salon, le uDraw est devenu le projet phare du développeur et a reçu des investissements colossaux. Bien que fonctionnelle, le périphérique n’a pas su trouver son public et l’échec marketing a irrémédiablement endommagé la santé financière de l’éditeur.
Adieu à toi aussi THQ, et merci d’avoir innové et lancé ces licences mythiques qui, nous l’espérons, te garderons en vie encore longtemps.