Inconnu de Jadis
Justement, je t’avais promis d’habiter les villes où les matins se repoussent par les voix qui vieillissent. T’emmener voir ce beau monde qui prend son sieste sous les feuilles qui jouissent leurs libertés d’être plante. Et si possible faire un saut sur le lointain des calembours interdites soulevant l’un des défis les plus rares, comme par exemple crier à la hauteur de son âme. Mais, il n’y a pas que cela dans les grands bruits de l’automne. Ces arbres fous de danse de laurier jaune, logeant l’infini des battements du cœur, cette route accablée de vitesse où l’on dit je t’aime par les tunnels. Tu as su tutoyer mes veines dans tous les angles de l’inconnu. Mais hélas ! Les matins des villes où les voix vieillissent ne repoussent plus, et ce beau monde réclamé de stresse et de regret n’a plus le visage d’ange imprimé sur la jeunesse de l’herbe. Les promesses ne peuvent plus grandir. Mais, comme le jour qui retrace son destin, je te promets d’être la promesse recyclée dans les va-et-vient de tout ce qui nous dépasse. Maintenant, il te reste ma ville, ma voix, mes matins, mes feuilles en un monde debout comme un trou d’instant.
Anderson Dovilas