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L'UICN au secours des Parcs nationaux

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

Déclaration de l’UICN France sur les parcs nationaux

La Commission des aires protégées de l’UICN a manifesté à plusieurs reprises à l’occasion des Congrès français de la Nature son attachement à préserver la grande valeur naturelle qui caractérise les parcs nationaux et à placer les enjeux de protection de la diversité biologique au-dessus de tout autre intérêt plus immédiat pouvant leur porter atteinte.

Les parcs nationaux ont fait l’objet de deux recommandations appelant à « consolider et pérenniser la stratégie de création des aires protégées terrestres » (2012) et engageant l’Etat à réaffirmer « une politique volontariste » en leur faveur (2011).
L’UICN France insiste sur la double nécessité simultanée :

  • 
de continuer à garantir la protection forte des cœurs de parcs nationaux, dans le respect des principes de gestion de la catégorie II de l’UICN, en accord avec les objectifs du Grenelle de l’environnement et avec les engagements internationaux de la France (objectif n°11 d’Aichi), 

  • de mobiliser tous les acteurs pour un développement durable des aires d’adhésion des parcs nationaux, en prenant en compte la solidarité écologique et les autres interactions entre le cœur du parc national et les territoires environnants.

Réunie au lendemain de l’ouverture de l’enquête publique sur la charte du Parc national de la Vanoise, la Commission des aires protégées de l’UICN France rappelle l’importance de ce parc, premier créé en France il y a presque cinquante ans. Le Parc national de la Vanoise, avec les autres parcs nationaux dont les zones cœur couvrent au total environ 1% du territoire métropolitain, est un élément essentiel du réseau français d’aires protégées. Parmi les engagements pris par notre pays au titre de la Convention sur la diversité biologique, la France s’est engagée à gérer efficacement et à développer ce réseau. Elle s’est fixée l’objectif de doubler la superficie fortement préservée de notre territoire terrestre métropolitain.
La Commission s’est tenue informée des travaux de préparation de la charte, qui ont largement associé l’ensemble des parties prenantes, et particulièrement les collectivités locales. Elle souhaite donc vivement que cette charte soit rapidement adoptée et largement ratifiée, même si elle estime qu’elle aurait pu être plus ambitieuse, au service d’un développement économique durable de l’aire d’adhésion plus profondément enraciné dans un patrimoine naturel et culturel soigneusement préservé et restauré.
Les déclarations faites, à cette étape de la procédure, par un certain nombre de collectivités locales sont préoccupantes. La Commission estime qu’il serait très regrettable que les possibilités nouvelles, ouvertes par la loi du 14 avril 2006, de développer les interrelations entre la zone cœur et l’aire d’adhésion, ne soient pas pleinement utilisées au bénéfice des populations locales et de leurs hôtes. Elle appelle à surmonter les méfiances historiques et à se tourner résolument vers l’avenir. Elle souhaiterait donc vivement que les communes de l’aire d’adhésion adhèrent nombreuses à la charte. La Commission estime que les difficultés que traverse le Parc national de la Vanoise doivent conduire l’établissement public à se mobiliser pour poursuivre et moderniser son intervention en faveur de la biodiversité et de l’accès à la nature, en poursuivant le dialogue avec les habitants de l’aire d’adhésion et leurs représentants, et avec toutes les autres parties prenantes. Ceci suppose qu’il soit soutenu efficacement, et notamment doté de moyens humains et techniques à la hauteur des enjeux et des difficultés rencontrées.
La Commission se félicite du climat globalement positif dans lequel se mettent en place les chartes des autres parcs nationaux. Elle est consciente que l’application de la loi de 2006 va faire évoluer les missions des personnels des parcs, et que des efforts doivent être faits pour les soutenir et les aider dans cette évolution, qui parait difficilement compatible avec une réduction annoncée des moyens humains et financiers affectés à leurs missions.
En ce qui concerne le Parc Amazonien de Guyane, créé en 2007, où l’enquête publique va être ouverte dans les prochaines semaines, la Commission des aires protégées de l’UICN France se félicite que la lutte contre l’orpaillage illégal soit une des priorités fortes du projet de charte. Elle estime que cette lutte est essentielle à la fois pour les conditions de vie des populations locales, et pour la préservation de la zone cœur du Parc national. Elle soutient la position prise à cet égard par les instances du Parc, réclamant une action déterminée et soutenue, concentrée en priorité au bénéfice des aires protégées et des bassins de vie.


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